samedi 28 avril 2012

LA PAZ et ses environs

"La Paz (officiellement, Nuestra Señora de La Paz) est le siège du gouvernement bolivien. Elle est pour les Boliviens la capitale administrative du pays, Sucre étant la capitale constitutionnelle. Les trois pouvoirs sont également séparés entre ces deux « capitales » : les pouvoirs exécutifs et législatifs à La Paz  ; le pouvoir judiciaire à Sucre. La Paz est située à une altitude de 3 660 m. Le sommet du Nevado Illimani, qui culmine à plus de 6 000 m de haut, surplombe la ville."


Après notre petit séjour à Samaipata nous avons dû retourner à Santa Cruz pour prendre un bus en direction de La Paz. Nous avons donc choisit la compagnie « El Dorado » qui était conseillée par le routard, pour un trajet de nuit d’une durée d’environ 17h. Un bus en cama avec toilettes, chauffage, télé et lumière… avec une énorme pancarte derrière leur guichet indiquant en lettre majuscule « Cama con baño ». Enfin ça c’est ce qu’ils nous ont dit au guichet car la réalité était tout autre…, un bus au confort et à la propreté plus que sommaire et surtout… pas de toilettes !!! Imaginez 17H de bus sans chiotte… Pour la 1ere fois depuis le début de notre voyage Fanch s’est énervé après les mecs de la compagnie, et malgré mon espagnol rudimentaire ils ont compris le message. Enfin le fait qu’il ait poussé sa gueulante cela a joué en notre faveur car le bus s’est arrêté en pleine campagne quand je leur ai demandé. Je leur ai même demandé de me rembourser le boliviano payé lors de la halte dans des toilettes en bord de route, c’est pas une question d’argent (environ 10 centimes d'euro) mais juste pour le principe !!! Car si dès le départ ils avaient été honnêtes, je n’aurais pas fait tant d’esclandres, mais leur façon de faire prend vraiment le client en otage et un collègue Péruvien leur en a mis aussi plein la tête (et lui maîtrisait très bien l’espagnol !). Pour les voyageurs on déconseille fortement donc de voyager avec cette compagnie (EL DORADO), ayant rencontrés depuis des touristes qui ont vécu exactement la même chose que nous avec cette dernière. Sans toilettes, sans lumière, sans chauffage et sans télé. La télé ce n’est pas très important, quoi que sans lumière c’est une bonne occupation sur un aussi long trajet, mais sans chauffage en pleine nuit et à haute altitude c’est déjà beaucoup moins drôle ! Ce petit désagrément ne m’a pas empêché de profiter du paysage en journée, me rappelant étonnement un peu la Patagonie, mais avec des parcelles cultivées et plus de relief aussi.


Bref, après ce long trajet nous étions enfin à La Paz  qui est étagée de 3200 à 4000m.
Je m’étais bien préparée en chiquant de la coca une bonne partie de la nuit. Donc à part le manque de souffle ça allait à l’inverse de Fanch qui a commencé à avoir un mal de tête qui l’a couché au final pendant 2 jours. Depuis, j’ai toujours mal de tête aux environs de 3500m, et tout va bien au dessous et au dessus… bizarre bizarre, à moins que ce soit l’effet feuille de coca qui s’inhibe à cette altitude chez moi!
J’ai pu aller pendant ce temps à la découverte de la ville…c’est une ville assez surprenante qui est encaissé entre des montagnes et dont chaque cm2 ont été rentabilisé ! Cette ville est également la1ère que l’on découvre sans quadras, c’est un peu brouillon mais du coup ça lui donne un air sympathique. Sur tous les trottoirs, des boliviens qui vendent des produits de toutes sortes soit dans des petites cahutes en fer ou des petits stands ou encore à même le sol. C’est le bordel, c’est vivant, c’est bruyant mais qu’est-ce-que c’est chouette !
Cette ville est également la seule au monde où il faille descendre pour se trouver dans les beaux quartiers, le centre étant encaissé en fond de vallée et les banlieues plus pauvres s’étirant vers le haut sur une surface gigantesque posée sur l’Altiplano. C’est effectivement le résultat des conditions climatiques ! A presque 800m de dénivelé on comprend pourquoi ! Du coup, ce qu’ils appellent l’Alto est la partie la plus haute, soit 4000m d’altitude qui n’en finit plus de s’étendre, elle comprend 800 000 habitants !!!


Certaines rues sont tellement en pente, que ce sont purement et simplement des escaliers. Nous avons grimpé jusqu’au point de vue Killi-killi et de cet endroit la vision de cette ville est vraiment vertigineuse, avec ses quelques tours et son stade de foot au centre, et toutes ses habitations en briques qui grimpent le long de ses flancs jusqu’à perte de vue. Sans oublié le mont Illimani enneigé qui se dresse derrière elle à 6439 m d’altitude.


Les habitants possèdent très rarement leur propre voiture et le mode de transport le plus utilisé est le micro (petit bus) et le taxi ! Les chauffeurs rentabilise l’espace de leur véhicule de façon impressionnante, les bagages sur le toit bien sur, et les gens imbriqués les uns dans les autres. Autant le permis de conduire semble inutile ici, le klaxon le plus fort ayant la priorité, autant la maîtrise du jeu Tetris s’avère primordiale.


Notre arrivée à La Paz a été l’occasion pour moi de gouté pour la première fois un steak de lama. Pas mauvais, viande assez forte au gout et tendre, mais qui ne remplacera pas la bonne viande de vache pour moi ! Nous mangeons bien et pas cher dans l’ensemble, et avons même trouvé une petite mamie sur le marché vendant un bon fromage (le premier depuis le début de notre voyage).

Nous sommes restés quelques jours dans cette ville pour nous accoutumer à l’altitude et laisser le temps à nos petites alvéoles pulmonaires de se dilater et à nos petits globules rouges de se multiplier. Nous y repasserons par la suite 2 ou 3 fois, car La Paz est le passage obligé dans ce coin de Bolivie entre les Andes à l’ouest, l’Amazonie au nord, et le Salar au sud. Mais nous avons déjà visité quelques uns de ses proches environs (voir ci-dessous).



Tiwanaku :

Une petite excursion à 70 km de La Paz… le site de Tiahuanaco ; symbole de la civilisation qui précéda les incas. Ce sont les Wakaranis, qui vivaient de pêche, élevaient des lamas et cultivaient la pomme de terre, qui ont donné naissance à cette société fascinante. Ce site connu son âge d’or du 8ème au 12ème siècle après JC, au terme d’un long processus évolutif de plus de 2000 ans. C’était la capitale d’un empire théocratique Aymara qui s’étendait au-delà du lac Titicaca après avoir fusionné avec l’Empire wari au Pérou, c’était également un centre culturel. Ses habitants, qui, en outre, savaient traiter les métaux, avaient de fines connaissances en maths, en astronomie, et , surtout, en ingénierie hydraulique et en agronomie. Ils furent dans les premiers en Amérique du Sud à utiliser la pierre pour créer de grandes constructions permanentes (et vu les restes du site, ils le faisaient plutôt bien !). Il est bien possible que ce soit eux et non aux Incas que l’on doive les célèbres chemins précolombiens autour de La Paz car ils avaient développé tout un savoir pratique. Tant et si bien d’ailleurs, que leurs techniques agricoles, les suka kollus, sont aujourd’hui considérées comme une alternative crédible aux techniques actuelles très peu productives.
Mais qu’es-ce que les suka kollus ? Les suka kollus est le système de culture andine où s’intercalent les plateformes cultivées et les canaux où circule l’eau.  Etymologiquement, Suka signifie sillon ou culture, kollo signifie tas  ou colline. Les canaux se disent Suka Uma  (Uma signifiant eau). La principale caractéristique des Soka kollus est la modification du climat environnant en dotant les cultures d’une plus grande humidité et régulant la température. Ceci évite le manque d’irrigation et l’excès de froid ou de chaleur.

La pyramide de Akapana :

En mauvais état par rapport aux autres lieux du site, on peut tout de même se rendre compte de sa grandeur jadis.







Le temple semi-souterrain :


Enfoui à 2 m de profondeur, ce temple représente le monde où vivent… les morts, et les êtres à venir. Il contient 172 têtes anthropomorphes de roches volcaniques.






Le temple de Kalasasaya :



Kalasasaya signifie « pierres dressées » en aymara. Ces murs de pierres sont d’une rectitude parfaite sur environs un carré de 125 m de coté. Ce temple servait au culte du soleil et représente le plan céleste. Les dessins de la porte du soleil représentent des hommes condors ou des divinités comme Viracocha.

Il y a également dans ce temple la statue avec les bras repliés sur le torse, qui fut le motif d’une expédition pour tenter de démontrer l’origine polynésienne de cette civilisation. Cette thèse est réfutée aujourd’hui.




Mais les amateurs de bandes-dessinées reconnaitront certainement quelques détails du « Temple du soleil » d’Hergé. En effet, toutes les icônes et symboles prétendument incas de sa BD viennent d’ici.
Il y a également plus loin la porte de la lune.

Chacaltaya :


Un peu plus loin de La Paz, le sommet Chacaltaya, qui culmine à 5490 m d’altitude. Jusqu’en 2009, il s’y trouvait la station de ski la plus haute du monde. Mais hélas, la fonte total du glacier l’a rayé de la carte (il commence à bien faire le réchauffement climatique, il dépasse un peu les limites des portes entre-ouvertes sur ce coup là !!!). Les flancs sont une multitude de blocs d’ardoise brisés sous l’effet de l’infiltration puis de la congélation de l’eau de pluie dans ses veines. 
D’ailleurs, ils sont quadrillés d’appareils, que j’imagine être des sismographes, leur équilibre paraissant très fragile. A cette altitude, le manque d’oxygène se ressent vraiment et il fallu plusieurs pauses pour monter à pied les 900 derniers mètres (les milliers précédent étant effectués en bus c’est beaucoup moins fatiguant, mais aussi beaucoup plus effrayant vu l’étroitesse des routes et le précipice les longeant). Mais ça vaut vraiment le coup. J’ai pu toucher mes premières neiges du voyage, et admirer un panorama à 360° magnifique : vue sur le lac Titicaca, le mont Potosi qui pointe à 6088 m de hauteur et une chaine de montagne enneigée en arrière plan, plus près des lacs émeraude et rouge (l’alcool non ! l’eau ferrugineuse oui !!!) et de l’autre coté LA PAZ gigantesque noyée dans la brume.





Valle de la luna :

Puis après notre escalade du Chacaltaya, nous sommes revenus vers La Paz pour la dépasser vers le sud et se rendre à la vallée de la luna. Je ne sais pas si le Chacaltaya avait mis la barre trop haute, mais cette vallée ne m’a pas emballée plus que ça (et puis ça m’étonnerai que la Lune ressemble à ça une fois dessus !!!). Les mouvements tectoniques des aires secondaire et tertiaire sont à l’origine de ces formations, emprisonnant  alors entre les cordillères l’eau de mer en un gigantesque lac qui s’étendait du lac titicaca au salar d’Uyuni. Cette partie du lac asséchée ensuite, les sédiments furent (et sont toujours) sculptés par les pluies, les eaux souterraines et les vents, pour formés ses colonnes en pics et ses cavernes.


Cette visite aura eu le mérite de nous faire tomber par hasard sur une troupe de danse amusante. Ne se prenant pas au sérieux, les danseurs s’amusaient et nous ont bien fait rire aussi. Filmés pour la télévision je pense, nous ne savons pas pour quel évènement, et non plus le nom de leur instrument qu’ils tiennent dans la main et qui fait un cliquetis en le faisant tourner. Mais nous l’apprendrons certainement très bientôt…




2 commentaires:

  1. Toujours aussi fantastique! Nous vous envions les magnifiques paysages,fantastiques contacts et les tests gastronomiques. Un peu moins les campings et les trajets...
    Nous avons fêtés les anniversaires d'avril en troupe. Merci François pour tes bons voeux.
    Tatie R

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour ces belles photo et ces résumés de vos aventures! Bon voyage Bis
    Claire

    RépondreSupprimer