mardi 14 août 2012

LIMA


"Avec une agglomération d’environ dix millions d’habitants, Lima est la cinquième plus grande ville en Amérique latine, derrière les villes de MexicoSão Paulo,Buenos Aires et Rio de Janeiro. Ses habitants s'appellent les Liméniens. Lima fut fondée le 18 janvier 1535 par le conquistador espagnol Francisco Pizarro, sous le nom de « la Ciudad de los Reyes » (« la Cité des Rois »). Elle devient la capitale et la ville principale de la vice-royauté du Pérou et puis celle de laRépublique, après l’indépendance du pays vis-à-vis de l’Espagne en 1822Lima est actuellement le centre commercial, financier, culturel et politique du Pérou et concentre en même temps deux tiers de l’activité industrielle du pays. La ville de Lima conserve un patrimoine architectural important allant de l’époque coloniale au xxe siècle et, à ce titre, le centre-ville de Lima a été classépatrimoine mondial de l’UNESCO en 1991."

Après une journée de bus en partant de Nasca, nous arrivons sur Lima sous la pluie. Et oui il pleut, c’est l’hiver ici! On ne va pas se plaindre, je crois qu’on a pas eu 10 jours de pluie durant plus de 6 mois de voyage. Comme d’habitude, on va chercher un hôtel et vue l’heure tardive on ne sera pas difficile. On passe ensuite à travers les gouttes et on se dirige vers la plaza mayor. 

Très grande et très jolie, elle est bordée sur deux de ses cotés par des bâtiments néocoloniaux jaune qui abritent des galeries marchandes avec des arches et décorés de balcons en bois sculptés qui me rappellent la plaza de armas d’Arequipa, et sur les deux autres cotés la cathédrale et le palais du gouvernement.


On se fait un bon resto… enfin on pensait se faire une bonne parilla (viandes grillées), car au final la viande était trop salée et la note aussi. Pour conclure, Cécile, en fine connaisseuse des vins argentins (à force de dégustations et après avoir fait quelques vignobles en Argentine) s’est rendu compte que notre malbec était en fait qu’un mauvais vin de table. J’étais absolument sûre de moi quand j’ai dit au serveur que le vin bu ne correspondait pas à celui de l’étiquette. Et le plus drôle, c’est que le serveur n’a pas nié et nous a avoué rapidement qu’en effet il avait rempli la bouteille avec du vin bas de gamme. Ah l’art culinaire au Pérou, dont les péruviens se vantent et sont si fiers, décidément ne m’emballe pas. Malgré la grande richesse et variété des produits locaux, les plats proposés dans les restaurants sont peu nombreux et presque toujours les même, l’assaisonnement toujours trop salé, et le service plutôt médiocre. Par contre le ceviche (poisson cru) est assez bon, certes loin du poisson cru Tahitien mais au moins ça change du poulet-frites. Bref, je serai content de retrouver un bon pâté, du bon fromage, du bon pain, un bon lapin au persil, j’arrête là car je commence à baver et mon clavier n’est pas étanche. Et moi je rêve de rillettes sur une bonne baguette bien fraîche ! Après ça, on rentre se coucher. Pas dormir, se coucher. Car avec les lumières de l’hôtel, la chambre est aussi lumineuse qu’en plein jour, et pour gratiner le tout mon matelas pu la pisse… « -en y collant bien mon nez pour vérifier, l’odeur m’est restée pendant un petit moment beurk beurk beurk

Donc le lendemain, on est debout à 6h et partons direct à la recherche d’un autre logement. On y passe presque la matinée, le bon côté c’est qu’on découvre le quartier où nous sommes, le quartier historique de la ville El Centro. D’énormes  bâtiments coloniaux blancs et des bâtiments plus modernes colorés, souvent avec des balcons fermés en bois. 
Beaucoup de rues étroites et pavées.  En revanche, aucun parc floral, seulement quelques places et bien sûr beaucoup d’églises. Une fois les affaires posées dans le nouvel hôtel (El Caminante, c.Jr. Callao), on sort se balader. On réserve dans un hôtel voisin, qui fait la même chambre pour 20 soles de moins.



Donc le lendemain, rebelote ! On se lève, on va prendre notre petit dej au dunkin donuts comme tous les matins sur Lima (Inca feliz et Boston Crema sont les meilleurs pour moi) puis on revient pour déménager dans l’hotel voisin. Rien à dire sur la chambre, sauf qu’il n’y a pas le wifi. Et que ça ressemble fortement a un hôtel de passe maintenant qu’on y regarde de plus près (clientèle, chaine porno dans les chambre, etc.). Cécile a entendu des gens en pleins travail durant la nuit d’ailleurs. 

Bref, cette journée sera dédiée au sud de la ville. Direction le quartier Barranco. Pour cela, on prend le métro. Enfin, le métro à Lima n’est pas le même qu’ailleurs, c’est seulement un bus avec écrit dessus métro. C’est assez rigolo. Ce qui est moins drôle, c’est qu’on fera plus de 30 min de métro-bus debout serrés comme des sardines. La joie des grandes villes. 

On arrive enfin. De l’air, les rues sont calmes et peu passantes, ça change du centre, c’est agréable pour moi. On marche un peu jusqu’à un point de vue mentionné dans le routard, je le cite « le pont des soupirs, la promenade la plus romantique de Lima. Oh rien d’extraordinaire en soi ! ». En effet, rien d’extraordinaire, je dirai même que je ne vois pas l’intérêt. La traversée dans un parc fleuri est sympa ok, mais le point de vue ne vaut pas le coup et l’église dont le toit est recouvert de vautours est plus morbide que romantique. L’auteur de cet article est gotique peut être? 

Donc on ne reste pas longtemps et Cécile part à la recherche des marchés d’artisanats qui devraient se situer à la frontière avec le quartier Miraflores. Cette fois-ci, on marche dans un parc qui longe la falaise avec en contrebas l’océan pacifique. Là oui, c’est beau. 
On sait tout de suite qu’on est dans la banlieue chic avec les immenses baies vitrées des appartements, les belles voitures et les mèmères qui promènent leurs petits chien-chiens et ramassent leurs crottes. C’est un artisanat très moderne qu’on trouve au bout du compte et pas du tout dans l’esprit recherché par Cécile, on fait donc choux blanc, voir haricot rouge et endive verte.

On finit par rentrer dans le quartier Miraflores, le quartier des affaires de Lima. Mouais ok, bof. Je n’ai pas spécialement accroché, mais je regrette de ne pas avoir visité le centre cérémoniel Huaca Pucllana qui doit valoir le coup. Pour la prochaine fois peut-être, mais à mon avis je n’aurai plus envie de remettre les pieds dans le coin. Cécile fait qq magasins à droite à gauche, mais rien ! Elle commence à regretter amèrement de ne pas avoir faits tous ces achats à Arequipa. J’en aurai presque pleuré. J’ai fait tous mes cadeaux à Arequipa et attendait d’être à Lima pour enfin m’offrir 2/3 trucs que j’avais repéré. Et rien… 

On regagne donc le métro-bus et on remonte au nord vers El Centro. On s’arrête avant destination dans le quartier San Isidro, le quartier où sont regroupés les centres commerciaux et les tours des grandes sociétés. Nous y allons dans un but bien précis : acheter un MP3. Enfin, on s’est rendu compte qu’on était plus à la page, et que maintenant c’était MP4 ou MP5. J’ai finalement investi dans un petit sony MP4, assez cher par rapport à en France mais j’ai vraiment besoin de musique pour m’accompagner dans mes prochaines et nombreuses heures de bus et de marches en solitaire. Je profite que la compagnie de bus ne soit pas trop loin pour acheter mon billet pour Cusco. Puis on reprend le métro-bus, encore plus bondé que le matin, seulement 2 ou 3 personnes peuvent y rentrer à cet arrêt. C’est exténués qu’on revient dans notre quartier, le plus sympa de Lima à mon gout pour finir.

Le lendemain, on rechange d’hôtel pour revenir dans celui de la veille, qui est bien, du moins pas si mal. C’est vraiment galère de trouver une chambre de libre à Lima à cette période de l’année, et le rapport qualité-prix est vraiment moins bon que dans les autres villes que nous avons visité. Cet hôtel est effectivement un peu mieux que les autres le seul souci c’est qu’ils nous filent une chambre avec de grandes vitres, donc encore une fois un peu trop lumineux à notre gout.

Puis on passe la journée et les jours suivants tranquilles.

Visite du musée Andres del Castillo, où sont réunis de superbes minéraux (Pyrite, Estibinas, Quartz, etc.) et aussi de belles poteries zoomorphes (les plus jolies depuis le debut du voyage je crois) et la place San martin. 

Relève de la garde d’honneur du palais du gouvernement, une vraie chorégraphie en couleur et en musique. Un orchestre militaire qui reprend Edit Piaf ce n’est pas courant. Ils font le spectacle tous les jours pendant une heure vers midi. C’est à voir, bon un peu long mais ça vaut vraiment le détour.


Et un petit tour dans le quartier Barrios Alto sur la plaza Italia où tous les wk se déroule un festival gastronomique avec toutes les spécialités péruviennes. J’ai opté pour une cuisse de cuy grillé (cochon d’inde) mais je n’ai croqué qu’un morceau, je n’ai pas du tout aimé. Je ne le sentais pas trop ce cuy, jusqu’à présent j’ai toujours voulu gouté aux spécialités locales mais là ce petit cochon d’inde ne m’inspirait pas, j’ai donc choisi un ceviche.

Le temps des derniers jours est passé très vite et on est déjà mercredi matin. Le réveil sonne à 5h30. Il faut se lever car les avions n’attendent pas. C’est aujourd’hui que Cécile rentre en France. Je l’accompagne jusqu’à ce qu’elle prenne un taxi pour l’aéroport. De mon côté, je dois prendre un bus en début d’aprem pour Cusco, alors je passe mon temps à errer dans les rues. Chaque endroit me rappelle inévitablement les moments passés avec ma douce. Je ne fais pas le malin et me rends alors compte qu’il va falloir un peu de temps pour reprendre un rythme de vie sans elle. Je vais être bien occupé ces prochaines semaines et je la retrouverai dans qq mois lors de mon retour en France.

La séparation a été assez rapide, une fois que le taxi était là, je n’ai pas voulu m’attarder à de longues embrassades de peur que taximan ne se fasse la malle avec mes affaires ! Arrivée à la gare, je rêvais de faire mes derniers achats au duty free… mais le prix de l’artisanat m’a complètement freiné ! Un bonnet qui coutait 7x plus qu’en ville, c’est de l’arnaque totale ! Du coup, le temps a été long puisque moi je n’avais pas investi dans de mp4… Après 12h de vol, j’avais une escale de 2h à Madrid avant de reprendre un avion pour 1h30 jusqu’à Paris. Lors de ces 2 vols, les places à côté de moi étaient vides… cela me rappelait encore + que je faisais ce voyage seule. Bus+train et me voilà enfin arrivé à Laval city. FIN DU VOYAGE… je ne réalise pas encore… je ne réalise pas non plus que je ne reverrai pas mon adoré pendant + de 3 mois…


Fanch et Cécile

Ps. Merci pour tous vos commentaires des derniers mois. Toutes les photos du voyage sont maintenant disponibles en grand et sans texte par dessus via un lien en fin de chaque post. ;-)

lundi 6 août 2012

NAZCA


"La civilisation Nazca (ou Nasca) est une culture pré-incaïque du sud du Pérou. Elle est surtout connue pour ses géoglyphes, d’immenses lignes et figures tracées dans le désert proche de la ville actuelle de Nazca, ses aqueducs et par ses céramiques polychromes à motifs zoomorphes.
Nazca est dérivé du nom contemporain de la région où existait cette civilisation, une région semi-désertique située entre la Cordillère des Andes et l'océan Pacifique. Le nom que ce peuple se donnait est perdu."


La route Cuzco-Nazca est un vrai calvaire pour ceux qui ne sont pas à l’aise en transports…Des routes en lacets, qui montent, descendent et tournent et tournent et tournent…Heureusement que pour ce trajet nous avions choisi des sièges en cama cela nous a permis d’être un peu mieux installés dans ce secouage permanent. Toujours pas au mieux de ma forme ce voyage sembla interminable (normal 14h c long), pourtant dès notre arrivée à l’hôtel nous choisissons une excursion pour voir les fameuses lignes du haut de différents miradors. 
La personne qui nous vend le tour est assez convainquante « vous allez voir ceci puis cela et le tout avec de bonnes explications de notre guide ».
On regrettera ce choix peu de temps après. Effectivement, la personne qui nous mène aux miradors n’est rien de plus qu’un chauffeur et qui plus est, les vues n’ont rien d’extraordinaires ; de plus si j’ai eu une petite phase de mieux à la descente du bus, je ne me sens de nouveau pas bien. Cela fait maintenant 3 jours et demi que cela dure.

Effectivement l’option mirador n’est pas conseillée pour admirer les lignes. Seuls deux dessins sont visibles : les mains et l’arbre. Ce ne sont pas les plus spectaculaires. 
Il faut certainement monter dans un petit avion pour apprécier à leur juste valeur ces marques de la civilisation Nasca mais c’est cher, ça brasse trop pour Cécile et perso je n’aime pas l’avion. 

En revanche, les dessins de la culture Paracas sont sympas. On y voit une famille royale, de gauche à droite la reine, le roi et leurs héritiers. A leur gauche sont alignés leurs serviteurs, de gauche à droite le servant, le chasseur et le chaman. 
La civilisation Paracas date de 800 à 200 av. JC et est donc antérieur à la civilisation Nasca qui s’étend de 250 à 600 ap. JC.

Au retour à l’hôtel, je me couche et je resterai au lit jusqu’au dimanche soir. J’ai quand même le temps de réaliser que le changement de paysage avec Cuzco est radical. Terminé les vallées luxuriantes, nous revoici dans le désert ! Et nous avons vue de la terasse de l'hôtel sur le Cerro Blanco, la plus haute dune de sable d'Amérique du Sud, à 2060m d'altitude.

Le dimanche après-midi, petit tour au musée Antonini . Tres complet, on y apprend pas mal de chose sur les cultures Nasca et Cahuachi. Beaucoup d’explications et d’objets. En prime, un joli paon dans la cour intérieur où se trouvent aussi des reconstitutions d’anciennes tombes et d’un aqueduc.


Le lundi je me sens enfin renaître à la vie et tant mieux puisque nous avons prévu une nouvelle excursion. Cette fois nous monterons à bord d’un drôle de véhicule pour partir à l’assaut des dunes. Nous commencerons par visiter un site : Cahuachi. Plusieurs pyramides sont regroupées ici sur plusieurs dizaines de km carrés mais seulement une est totalement mise à jour et restaurée. C’était certainement un endroit cérémonial et de rendez-vous de diverses cultures puisqu’on y a trouvé des céramiques et tissus des cultures andines, côtières et forestières.   


Puis, en plein milieu du désert, des ossements par centaines. Nous nous trouvons sur un cimetière ouvert ; les tombeaux et momies y résidant ont été pillés laissant juste les os. Notre guide nous explique qu’il y a ici tellement d’ossements et de fragments de poteries qu’il est impossible de les prendre tous pour les exposer dans les musées. 
Cela nous plonge dans un décor surréaliste… des dunes à pertes de vue avec un soleil qui nous plombe et tous ses os… et si l’on tourne un peu la tête, on aperçoit une oasis, une ligne de verdure, d’arbres aux fruits proliférant dans cet improbable environnement.


Nous voici reparti cette fois pour le but ultime de cet après-midi : le sandboard ! Mais avant de s’élancer du haut des dunes sur nos vieilles planches en bois nous avons le droit à une séquence frisson digne des meilleurs manèges de notre jeunesse. Notre guide/chauffeur se fait plaisir en roulant vite dans les montées et les descentes et en prenant des virages serrés pour notre plus grand bonheur.

Le sandboard, lui s’avèrera décevant puisque nous sommes équipés de vieilles planches en bois avec des attaches peu fiables qui ne permettent pas à quelqu’un d’inexpérimenté comme moi de tester le plaisir de la glisse en position vertical. C’était très frustrant de ressentir des prémices de glisse sans pouvoir en profiter à fond. Impossible de tourner ! Je pense que c’est la planche plus que le terrain. A refaire donc les pieds fixés à une vraie planche, pas debout sur un morceau de contre-plaqué sans quart et des attaches qui n’attachaient rien. 
C’est donc en étant allongée que j’aurai le bonheur de dévaler les pentes. Apres quelques essais debout c’est allongé moi aussi que je m’adonne dans les dunes. Et j’en profite pour pulvériser le record de distance… de quelques cm seulement en fait (tout est dans le fartage, pas besoin d’être le plus lourd). 
Si cela donne de bonnes sensations à la 1ere descente, la remontée à pied nous lasse rapidement de ce petit jeu. Je jette l’éponge après ma 5ème remontée.

Au retour, nous nous arrêterons aux aqueducs de Cantalloc où la faible luminosité nous empêchera d’apprécier pleinement cette impressionnante architecture. Ici, il ne pleut pas, du moins presque pas. Alors la civilisation nasca a construit des aqueducs dans tous les sens pour ravitailler la ville en eau, la collectant à des centaines de km plus loin au pied des chaines montagneuses andines. Et ils sont toujours en place et utilisés aujourd’hui. 
Ce fut une excellente journée que l’on recommande à nos amis voyageurs car cette expédition n’est pas proposée par les guides de tourisme.

Nous profiterons de la journée de mardi pour essayer de rattraper notre retard sur notre blog puis le soir Fanch alla au Planetario assisté à une conférence donnée sur les lignes et leur rapport avec les constellations.

Ces lignes de Nasca sont pour la plupart rectilignes, seul un faible pourcentage d’entre-elles représentent des animaux ou des formes géométriques (spirales, trapèzes, ect.). Elles sont soient creusées dans le sol de 10 à 30 cm de profondeur, soit formées en en dégageant le sol clair des roches sombres qui sont empilées pour les contours. Ce qui est exeptionel c'est que l'érosion ne les altèrent pas.

Pourquoi ces lignes en deux mots ? No sé. Enfin personne ne sait. Maria Reiche, née en Allemagne le 15 mai 1903 et décédée en 1998 à Nasca consacra la majeure partie de sa vie à l'étude archéologique et à la préservation des géoglyphes nazcas que l'on trouve au Pérou. Selon ses recherches et expériences, elle émit l'hypothèse que les géoglyphes avaient une fonction astronomique liée à l'agriculture. 

En effet certaines lignes pointent sur le levé et le couché du soleil aux solstices d’été et d’hiver. Elle fit aussi une analogie entre le géoglyphe de l’araignée et la constellation d’Orion, et du singe avec la grande ourse et d’autres amas d’étoiles. Une autre hypothèse de poids est que ces lignes désignaient des sources d’eau puisque si on prolonge leurs tracés plus de 30% d’entre eux arrivent sur des points d’eau (très importants dans ce cadre de vie désertique). D’autres pensent que cette partie du désert était un lieu de rendez-vous religieux de différentes familles et que chacune a tracé son emblème, et que les lignes étaient tout simplement des chemins pour s’y rendre ou bien des chemins chorégraphiques servant de prières.
L’astronomie, l’eau et la religion sont les hypothèses les plus soutenues par les archéologues pour expliquer ces fameuses lignes mais certaines autres personnes affirment qu’elles ont une origine extraterrestre…
Apres ces explications sur les lignes dans le planétarium, on a eu droit à quelques explications en plein air sur le ciel de l’hémisphère sud. Je sais reconnaitre maintenant la croix du sud et par la même occasion situer les pôles, retrouver la constellation du scorpion avec son cœur Antares et la grande ourse (située sur l’horizon dans cet hémisphère). 
Cerise sur le gâteau, on put chacun notre tour observer quelques minutes la planète mars, la planète saturne et deux de ces nombreux satellites et enfin notre propre satellite la lune. Incroyable, je ne pensais pas voir un jour aussi bien les anneaux de Saturne et les reliefs lunaires. Super soirée.

Un séjour dans cette ville placé sous le soleil mais il est déjà temps pour nous de rouler vers de nouvelles aventures !

Fanch y Cécile

samedi 4 août 2012

CUSCO Y MACHUPICCHU


"Cuzco ou Cusco (du quechua « Qusqu ») est une ville du sud-est du Pérou au milieu des Andes. C'est la capitale du département de Cuzco. Cuzco est une ville d'altitude (environ 3 400 m) avec environ 300 000 habitants. Cuzco fut la capitale des Incas et a été longtemps un carrefour sur l'axe économique transandin mais s'est endormie quand l'activité commerciale s'est tournée vers Lima.
La légende veut que la ville ait été fondée au xie siècle ou au xiie siècle par Manco Capac et Mama Ocllo après leur « naissance » dans le lac Titicaca. Avant l'arrivée des conquistadors, la ville était partagée en quatre quartiers, occupés par les Incas et des ressortissants des tribus de leur empire. Les principaux monuments dataient de l'Inca Pachacutec."



Nous arrivons sur Cuzco après une nuit de bus. Nous prenons directement un taxi jusqu’à sa place centrale, où nous avons réservé un hôtel pas loin, le backpackers Felix. Nous posons nos bagages dans une chambre spacieuse mais très sombre et très froide. Autant le dire tout de suite, nous ne recommanderons pas cet hôtel. Les toilettes communes sont nombreuses mais sales, la cuisine est en fait une simple plaque sans aucun plat et couvert, et les douches n’ont pas d’eau chaude. Ici la température chute de plusieurs degrés la nuit et devant dormir dans une chambre froide jamais exposée au soleil de la journée, se laver à l’eau glacée est aussi terrible que passer 5 minutes en enfer sans crème solaire. Autre point négatif, le bruit toute la nuit des gens qui rentrent et qui sortent. Bref, un hôtel à conseiller seulement pour les fêtards. Malheureusement pour nous, nous étions plutôt dans une optique de découverte de la ville en journée, en mode promenade tranquille et musée, et prendre des forces pour un trek pré-Machu Picchu. D’ailleurs, une agence attenante à l’hôtel proposant plusieurs excursions devait ouvrir ses portes quelques minutes après notre arrivée et conseillée par des amis voyageurs quelques semaines plus tôt sur Mendoza en Argentine, nous nous y rendons de suite. Concernant l’Inca Trail, qui est ni plus ni moins que le célèbre chemin des Incas, c’est impossible. C’est complet plus de 6 mois à l’avance et notre voyage n’était pas assez organisé pour avoir des places. On a donc le choix entre deux principaux treks : le Salkantay et le Jungle Trail. On opte pour le premier, plus long et plus varié, de 5 jours et 4 nuits, commençant par une ascension jusqu’à 4600 m d’altitude, passant par des eaux thermales et finissant par la voie de chemin de fer et les marches donnant accès sur le plus important site cérémonial Inca connu à ce jour. L’inconvénient par rapport au chemin de l'Inca, c’est que nous n’emprunterons aucune ancienne route pavée de cette ancienne civilisation mais l’avantage c’est que nous faisons une économie de plusieurs dollars, car en plus de devoir réserver plusieurs mois à l’avance pour l’Inca Trail, il est hors de prix (plus de 500 dollars US je crois, alors que le Salkantay qui dure aussi longtemps nous coutera « seulement » 190 $US chacun). Et oui, flâner au Machu Pichu s’avère très cher mais on ne peut pas passer à côté sans risquer d’amers regrets, et nous y rendre directement en bus ou en train n’est décidément pas assez magique pour nous. On veut sentir monter en nous une ambiance originale avant d’y être enfin, sentir un certain mana nous envelopper peu à peu et qu’il touche son apothéose une fois sur le site objet de tant de rêves et de mystères.
 
Une fois le Machu Picchu calé, on va se prendre un petit déjeuner sur la place des Armes. Superbe et grande place, elle ne grouille pas encore de monde à une heure aussi matinale. Cette place est colorée de parterres de fleurs tous entourés d’une herbe bien verte. Ses allées son agrémentées de nombreux bancs agréables mais pris d’assaut lorsque les rayons du soleil s’y invitent et ses lampadaires sont tous décorés de deux drapeaux péruviens.




Autour de cette place s’articulent des monuments religieux, des musées et bien des restaurants, des hôtels et toutes sortes de magasins. Coté nord-est, l’imposante cathédrale se pose ici en reine. Elle est composée de trois églises juxtaposées et communicantes : la Sagrada de Familia, la Cathédrale et la Triunfa. La Sagrada est la plus récente et comprend des miroirs, une coutume dans toute l’Amérique Latine née des croyances incas qui affirmaient la matérialisation de l’âme par le reflet. La Cathédrale n’est pas spécialement jolie mais est super balaise, construite à l’endroit d’un ancien temple inca avec des pierres du site inca Sacsayhuamán. La Triunfa elle fut la première église construite à Cuzco. 


Si on continu le tour de la place, on trouve coté sud-est l’église Compañia dont les fondations s’appuient sur l’ancien palais inca de Huayna Cápac. Sa façade remodelée après le séisme de 1650 est très travaillée. Si on continue notre tour de la place, des arches commencent ensuite pour se prolonger sur ses côtés sud-ouest et nord-ouest et abriter des commerces. 
A deux pas au Sud, l’église Merced, encore une me direz-vous. Je ne vais pas toutes les citer mais celle-ci est remarquable puisque dans son mon monastère, sur une fresque représentant l’enfer, on peut observer deux papes en train de griller !
Pour finir c’est sur cette fabuleuse place que fut exposée la tête de Túpac Amaru en 1572 et fut exécuté Túpac Amaru II en 1780 qui avait monté une révolte contre les conquistadores. Aujourd’hui, la statue d’un chef inca couleur or se dresse sur une fontaine en plein centre de la place.




Après le petit déjeuner et une petite prise de tête avec la serveuse qui voulait nous faire payer le prix écrit sur la pancarte en ardoise à l’entrée du restaurant alors qu’il manquait plusieurs choses par rapport à celle-ci une fois servi, nous sommes partis nous promener, sans oublier d’effacer les ingrédients manquant sur son ardoise en sortant. Des fois ça passe, mais je suis un peu plus intransigeant avec la fatigue. On empreinte une étroite rue piétonne longeant l’église Compañia où on peut observer de hauts murs en pierre aux bases incas en très bons états de conservation. 


Pour se rendre au terminal de bus, on finit par rejoindre l’avenue del sol en passant par le monastère de Santo Domingo. Il a été construit sur le plus célèbre lieu de l’empire inca : le temple du soleil ou Coricancha qui signifie enclos de l’or. Les archéologues se demandent encore aujourd’hui qui les incas vénéraient dans ce temple. Inti le solaire ? P’unchau le dieu du jour ? Viracocha le créateur ? Les momies des empereurs et de leurs épouses ? Tout était en or ou recouvert d’or et ce fut pour les espagnols la matérialisation de leur rêve d’eldorado. Ce temple fut pillé et désossé pour partir en lingot jusqu’en Espagne.

Il faut s’y prendre en avance pour avoir des places de libre dans les bus étant donné la masse de touristes venant et repartant de Cuzco. On prend donc 2 places pour le surlendemain du Machu Picchu qui nous amèneront jusqu’à Nazca (en cama svp). Près du terminal, deux immenses statues représentant des empereurs incas dominent la foule de plusieurs dizaines de mètre. On passe le reste de la journée à zoner dans les rues de la ville et à escalader ses nombreux escaliers. On traverse le marché, plusieurs petites places et on sieste sur un balcon de la cour intérieure de notre hôtel durant la courte période pendant laquelle le soleil l’arrose de sa chaleur. On en profite pour bouquiner aussi, ça fait du bien.
Le lendemain est un peu identique, avec en plus quelques courses pour le trek (eau et barre de céréales essentiellement étant donné que les repas sont inclus) et une balade vers le site Sacsayhuamán en passant par l’église San Cristobal d’où une belle vue sur la ville et ses montagnes environnantes s’offre à nous. Sur une colline on peut voir écrit en format géant Viva el Peru et sur une voisine le dessin figurant au centre du drapeau national.
Une montagne beaucoup plus éloignée est coiffée d’un petit bonnet de neige. De cet endroit, on apprécie également, baignées au fond de la vallée et gravissant ses flancs, les toitures de la ville en tuiles aux couleurs chaudes. Cette jolie vue nous réconfortera après s’être cassé le nez un peu plus haut. En effet, les 4 sites archéologiques se trouvant aux portes de Cuzco (Q’enqo, Pukapukara, Tambomachay et Sacsayhuamán), tous situés à quelques km les uns des autres, sont accessibles seulement après avoir payé une entrée. Et cette dernière est beaucoup trop chère pour nous, étant donné l’argent déjà dépensé pour le trek des jours qui viennent. Par deux fois, on se fait aborder par des hommes qui nous proposent de faire le tour des sites à cheval pour beaucoup moins cher, nous expliquant qu’ils habitent sur cette zone historique. On décline leur offre voulant être en bonne forme pour bien démarrer notre trek (mon dos garde encore un mauvais souvenir de notre dernière balade à cheval) et on se dit qu’on verra à notre retour.

Voici un peu l'histoire des 5j suivants (Salkantay-Agua Caliente-Machupicchu)...


Premier jour


Levés 4h, on finalise nos sacs dans notre chambre froide, on en laisse une partie en gardiennage à l’hôtel et on se pose dans le hall attendant le top départ. Après un affreux doute sur l’heure et le lieu de rendez-vous dû à un retard de 30 min de notre guide, on grimpe dans un minibus. Quelques km plus loin on s’arrête prendre les derniers touristes et les sacs de victuailles et autres matériels des agences, et quelques heures plus tard on finit par arriver où tout le monde descend à Mollepata qui se situe à 2900m. S’en suit un petit dej chacun de son côté et enfin la formation des groupes. Car comme d’habitude, plusieurs agences se sont regroupées et tous les touristes se retrouvent distribués en 3 groupes.

Le nôtre s’appellera Pachamama (la divinité inca représentant la terre-mère) après un vote à main levé. Perso, j’avais voté pour Salchipapa (plat de frites avec des morceaux de saucisses). On est donc 13 touristes (un père et sa fille, deux frangins, un couple et une sœur, tous les 7 brésiliens, un couple d’argentins, 1 couple de français et nous), 1 guide, 1 cuisinier et son aide et 6 mules. 






Une fois un rapide tour de présentation, nous voilà tous partis derrière notre guide. Le cuisinier et les mules faisant bande à part, on les retrouvera seulement en milieux de journées pour les déjeuners et les soirs sur nos campements. Pour notre 1ere journée, nous devons parcourir 19 kms et avons 1000m de dénivelé, seulement en montée ! Dès le départ, notre guide Daniel met une bonne ambiance dans le groupe et nous explique pas mal de chose en chemin. On apprendra par exemple au passage d’un cactus Tuna qu’une espèce de cochenille vivant et se nourrissant sur lui est utilisée pour les teintures. Son sang couleur rouge foncé permet des teintes plus ou moins rouge, selon sa dilution, et cette petite bestiole est exportée dans le monde entier. C’est pourquoi on peut voir des champs entiers de Tuna dans les environs, culture qui rapporte bien parait-il.


On grimpe légèrement la première matinée et on commence à observer notre première cime enneigée un peu avant le déjeuner à Sayllapata à 3450 m d’altitude ; donc si vous avez bien suivi nous avons déjà effectué 550m de dénivelé en 4h de temps, par moment les montées étaient bien raides ! Quelque fois Fanch et moi n’avons pas les mêmes notions de « légèrement ». 





Notre cuisinier, Vicente, arrivé plus tôt nous a mitonné une bonne soupe consistante et un excellent lomo saltado (morceaux de viandes avec des légumes et des frites). Pour nous désaltérer, une chicha morada bien fraîche. Mmmmh… c’est la première fois que nous mangeons aussi bien pendant une randonnée. Une petite sieste de 30 min et c’est reparti. 
On marche sur des chemins en terre, prenons la poussière aux passages des véhicules et des caravanes de mules, mais la vue n’est pas déplaisante et on en profite pour discuter avec nos compagnons de route. On croise quelques lamas juste avant que le soleil ne se cache derrière les reliefs rocheux et notre arrivée au campement du village de Soraypampa situé à 3900m d’altitude. 






Au milieu des champs s’élève une grande tente abritant du vent glacial, quelques tables et une vingtaine de tentes plus petites. De vieilles cabanes en bois lui tiennent compagnies et font offices de sanitaires, cuisine et petit stand de ravitaillement. J’ai un peu souffert lors de cette 1ere journée, ayant un peu de mal à trouver mon souffle sur les grosses montées et terminant difficilement la marche. 
Nos bagages sont bien arrivés et nous attendent sur place, ainsi que notre cuisinier qui nous accueille avec une boisson chaude, des biscuits et du pop-corn pour nous faire patienter jusqu’au diner. Celui-ci sera constitué d’une soupe chaude, d’une cuisse de poulet en sauce et de riz blanc. Juste après, notre guide nous explique la journée du lendemain, la plus difficile du parcours d’après lui. Deux raisons à cela : l’altitude et le dénivelé. Nous devrons monter 1000m en quelques heures et terminer à plus de 4600 m d’altitude. Il insiste fortement sur la difficulté et propose de louer des chevaux pour les moins courageux et les plus riches. 


Ceci étant dit, nous investissons nos tentes respectives pour un sommeil bien mérité, digérer notre repas (la digestion à cet altitude est plus difficile) et gagner des forces pour le lendemain. Il fait froid et le tapis de sol peu épais me glace le dos mais la fatigue l’emporte et je finis par plonger au pays des rêves. L’inconfort et le froid ne me permet pas de récupérer comme je l’aurai souhaité avant d’attaquer l’effrayante journée du lendemain.



Deuxième jour

Réchauffés à 5h du mat par un maté bouillant livré à domicile pour nous réveiller en douceur, on se change rapidement, plions bagages et tout le monde se retrouve à table pour le petit dej. Copieux, je me goinfre en prévision de l’ascension des heures à venir. Le père,sa fille et un des frangins brésilien renoncent et optent pour monter à cheval, ce qui fait le bonheur de Cécile qui peut emprunter les bâtons de marche du papa. C’est motivés que nous partons avec tous les autres sous la lumière du soleil levant. 


Dès le début, je fais particulièrement attention à ma respiration et me sens très en forme. Au départ en fond de vallée, on finit par tomber sur un chemin étroit qui monte en lacet et passe derrière la montagne. Je vais à son assaut et le survole avec bonheur. Je me sens bien physiquement, et les paysages sont superbes. 
Pas mécontent de retrouver moins de pente, j’attends le reste du groupe au niveau d’une lagune dont l’eau en surface est gelée et est le lieu de virevoltes aériennes de petits oiseaux. Cette lagune a pour nom Soyaqacha qui signifie lagune congelée !  
A mon grand étonnement  la tête que je vois apparaitre quelque temps après est celle de ma douce. Etant fatiguée de la veille, je ne m’attendais pas à la voir si rapidement et devant tous les autres. A priori les bâtons change la vie… enfin la marche au moins. Moi aussi j’ai fait très attention à ma respiration et je suis montée le plus lentement du monde sans faire de pause ; j’ai été agréablement surprise de pouvoir réaliser cette étape tant redoutée avec autant de facilité. 


On est à la moitié de la montée, il faut donc repartir avant de trop refroidir. Encore une fois, je n’éprouve pas de peine mais j’atteins les 4629 m d’altitude les jambes lourdes. Je profite de mon avance pour grimper encore un peu plus haut pour avoir un meilleur point de vue. C’est gigantesque et vraiment beau. 
Voyant les autres de mon rocher surélevé, je fais une pyramide de cailloux pour la Pachamama et redescends rejoindre le reste de la troupe. Le voyage à cheval du trio brésilien s’arrête là et ils feront le reste de la journée à pied. 
Durant la pause à ce sommet, Daniel nous raconte quelques histoires sur la culture inca, nous donnent les noms des montagnes dans notre ligne de mire et immortalise ce moment avec nos appareils photo. 



Puis comme le veut la logique, après la montée, la descente. Cette fois c’est 1600m de dénivelé en descente que nous devons effectuer. Jusqu’au déjeuner, nous sommes escortés par le massif du Salkantay aux cimes enneigées d’un côté et de montagnes rocheuses sombres et rouges de l’autre. 


L’arrivée à une rivière marque le moment de se restaurer. Enfin, ce n’était pas évident pour tout le monde puisque les deux frangins brésiliens ont continué sans s’arrêter mais heureusement la faim les a poussé à rebrousser chemin et nous retrouver autour de ce repas salvateur. Cette fois-ci, Vicente nous à préparer en plus d’une soupe chaude des spaghettis bolognaise à sa façon. Toute le monde, guide compris, est content de siester dans l’herbe au soleil après ce gueuleton. 


Qu'est-ce qu'on entend soudain? C'est pas possible. Mais si, ce sont bien eux. Nos amis, nos compagnons de route qui depuis le début du voyage nous tiennent compagnie. Les Lique lique (Vanellus resplendens) qui en effet ont une aire de répartition très étendue du sud de la Colombie jusqu'au nord ouest du Chilli et de l'Argentine.








Mais la journée de marche est loin d’être terminée et on repart donc pour une descente infernale. Au cours de cette dernière, le paysage change brusquement et les rocailles désertiques se font envahir peu à peu par la végétation. De jolies petites fleurs finissent par faire leur apparition et le silence laisse sa place au doux bruit de l’eau qui coule. Nous commençons à pénétrer la jungle. La transition thermique est brutale, après le froid du matin nous devons affronter maintenant la chaleur suffocante. Les genoux de Cécile font des leurs et commencent à la faire souffrir. Je reste derrière elle et lui trouve un bâton pour remplacer ceux qu’elle a rendu à son propriétaire depuis le début de la descente. Mes pauvres genoux, en effet, ne supporteront pas ces 5h de descente. 


Le soleil décline pour finir par s’éteindre et nous pensons être encore à une heure marche du campement. Mais surprise, derrière un virage qui s’avérera être le dernier de la journée, sont dressés nos tentes et tous nous compagnons nous y attendent. Une bonne douche est la bienvenue… mais très très froide c’est vivifiant. Rebelote, une collation nous est servie et tout le monde discute en attendant le repas du soir. Succède à la soupe chaude habituelle des plats pas très bons pour la première fois de notre aventure. En allant nous coucher, petit hic, notre tente ne ferme pas. Il fait beaucoup moins froid que la veille, mais la nuit est encore très fraiche et surtout les moustiques nombreux. Heureusement, une tente de secours est disponible et on finit enfin par se coucher. 


C’en était fini de cette journée particulièrement éreintante pour mes vieilles articulations, nous avions parcouru pas moins de 22 kms pour cette étape. Une bonne nuit de repos dans une tente qui ne ferme pas totalement, avec des matelas aussi épais que des papiers de cigarette sur un sol inégal…Bonne nuit les petits…Vous comprenez bien qu’encore une fois la nuit ne fut pas récupératrice. De mon coté, je crois que les rando à Tahiti avec Dodo&Guigui'ma m'ont un peu entretenu malgre un manque de sport régulier ces dernière années.

Troisième jour


Après une grasse matinée, nous sommes réveillés vers 8h toujours avec un maté de Vicente. Alors là mon chéri hallucine complètement car c’est à 5h30 que Vicente est venu nous réveiller avec un bon mate de coca (infusion de feuilles de coca). La nuit n’a pas été récupératrice (pourquoi tu répètes ce que je dis) mais c’est une petite journée de marche qui nous attend aujourd’hui et heureusement car je suis particulièrement courbaturée ce matin


6 heures de montées et de descentes pour 14 kms à effectuer mais avec des pentes légères. On rend nos affaires et donnons une petite propina à notre muletier qui nous abandonnera à notre point de déjeuner.  A l’heure du départ, à 7h  tels des boucliers en pierre les montagnes nous protègent contre les flèches solaires enflammées. Daniel marque un arrêt pour nous montrer un arbre tachetés par ses fleurs blanches en formes de cloches (Brugmansia arborea). Elles sont utilisées depuis les temps anciens par les chamans en raison de leur pouvoir hallucinogène. 





On traverse ensuite à plusieurs reprises des cours d’eau à l’aide de ponts suspendus ou petits ponts de bois. Le reste de la ballade se fera sur un chemin en flanc de montagne descendant jusqu’au fond d’une vallée. 

Ce fut l’occasion de voir de jolies espèces florales dont plusieurs orchidées et du café, de déjouer les pièges que nous tendaient des chenilles volantes et d’écouter le gloussement de dindons, et d’admirer les reflets de lumière scintillants sur l’eau tombante des cascades et étincelants sur les cristaux de mica.


A l’arrivée un minibus nous attends pour parcourir les derniers km jusqu’à La Playa. Autant dire que ce village porte mal son nom puisque nous sommes toujours à plus de 2000m d’altitude et qu’aucune plage n’est en vue à des km à la ronde. Bref, le plus important c’est le repas copieux qui nous attends et nous allons même jusqu’à nous offrir une bonne Cuzqueña bien fraîche pour notre récupération. 


Un repas copieux certes mais on ne peut pas dire qu’il ait été pris dans le calme. Après les pique-niques dans l’herbe des derniers jours, nous voici attablés dans une petite gargote où la télé fonctionne à fond.  Après les 30 minutes de sieste quotidienne, on remonte dans le minibus, mais cette fois-ci pour presque 2h de route jusqu’à Santa Teresa. Une nouvelle affabulation de mon homme, les 45 mn de trajet lui semblèrent durer une éternité apparemment


Beaucoup moins fun tout de suite de se retrouver entasser les uns sur les autres dans une boite en métal roulante sous le soleil (l’espace des bus est toujours rentabilisée au maximum ici) mais ceci nous permet de vérifier l’apriori que nous avons des brésiliens. On confirme, ils aiment faire la fête. Durant tout le voyage, malgré la qualité plus que mauvaise des musiques du chauffeur, notre bande de Brésiliens n’a pas arrêté de chanter et de faire mine de danser sur leurs sièges, tout en nous disant que eux aussi n’aimaient pas la musique qui était en train de passer mais que c’était plus fort qu’eux. Aussitôt arrivés, on a quelques minutes pour rentrer nos affaires dans nos tentes et nous changer. 


Direction les eaux thermales pour un bon moment de détente et défroisser nos muscles. C’était très apaisant de se retrouver dans cette eau chaude en pleine nature… malgré le flot important des autres touristes et de penser que comme nous, ils devaient avoir plusieurs jours de crasse sur eux avant de se jeter à l’eau. Ce n’était pas le moment de boire la tasse ! (oups, j’ai pas fait exprès) Après presque 2 heures passées à se prélasser, lavés et séchés, nous attendons les autres en compagnie du père et sa fille autour d’une Pilsen (bière). 

Ce fut la première d’une longue série prolongée au moment du repas du soir, chacun payant la sienne. Les frangins brésiliens vont même jusqu’à prendre une bouteille de pisco pour passer la soirée autour d’un feu de camps dans un coin du camping. 
Je les accompagne et bois quelques verres avant de rentrer me coucher bien avant eux ayant des lendemains bien plus difficiles maintenant qu’à mes 20 ans (et plus de cheveux blancs). Pas de pisco pour moi, la fatigue est trop forte comme la musique d’ailleurs. Ils n’ont rien trouvé de mieux pour cette soirée de mettre de l’ambiance en branchant les emplis et en poussant le son à fond ! Mais c’est quand qu’on dort dans ce fichu trek !

Quatrième jour


Cette fois-ci, c’est bien après une grasse mat que nous nous levons vers 7h30 et que nous prenons le p’tit dej. Deux groupes se forment : ceux qui vont faire la matinée en bus et ceux qui vont faire tout le parcours de la journée à pied. Par principe et par manque d’argent, nous faisons partie du deuxième groupe. C’est vrai que cette marche du matin ne fut pas une des plus belles et aucune ombre n’était là pour nous soulager des coups de poignard chauffés à blanc du soleil. 


Mais pour deux raisons principales je suis content de l’avoir fait. La première pour une incroyable sortie d’eau souterraine se jetant dans une rivière avec un débit monstrueux, la deuxième pour avoir levé la tête au bon moment et apercevoir une chauve-souris se poser sur une branche. En plein jour c’est étonnant. Durant toute la matinée, notre guide n’était pas en grande forme et a été jusqu’à monter dans un bus pour effectuer un bout de chemin. Lui aussi n’a plus 20 ans. 


Nous nous sommes tous retrouvés de nouveau réunis peu avant le déjeuner, et petit détail, nous sommes rentrés dans le district de Machupicchu. Puisqu’une fois de plus le Papa et sa fille ne suivent pas à pied, ils me prêtent leurs bâtons de randos et franchement c’est fou comme ces 2 petites choses peuvent changer la vie du randonneur, c’est décidé j’investi dès mon retour en France ! Nous avions dit au revoir et remercier notre cuisinier le matin même et celui-ci nous avait préparé pour la dernière fois un repas, transporté en lunchbox par le groupe ayant pris le bus. Un lomo saltado, un classique péruvien. Nous l’accompagnons d’Inca Kola pour absorber une dose de caféine et prendre des forces. 



Nous poursuivrons notre route jusqu’au soir en longeant la voie ferrée menant à Aguas Calientes. Nous avons notre premier aperçu du site Inca mythique et quelques explications de Daniel. Machupicchu signifie en quechua Vielle Montagne et Waynapicchu veut dire Jeune Montagne. Mais attention au quiproquo, car machupicchu prononcé à la française signifie… vieux zizi en restant poli. Il faut donc le prononcer machupirchu. 


Les paysages de l’après-midi, exceptées bien sûr les quelques vues du site encore très éloigné, ne sont pas exceptionnels. Mais la marche est agréable, et contrairement à ce matin, se déroule pratiquement tout le temps à l’ombre. En revanche, avancer sur la ligne de chemin de fer donne un côté irréel et on s’imagine facilement à la place de Clint Estwood en plein western ou de Harisson Ford à la recherche de l’arche perdue selon les moments. 


Mais on sort très vite de nos rêveries lorsqu’on entend au loin le tchou-tchou du train, car contrairement à ce qu’on pourrait croire compte tenue de l’absence de toute signalisation et de toute sécurité, cette voie de chemin fer est en fonctionnement. D’ailleurs, on sera nous même dans un des trains l’empruntant pour notre retour vers Cuzco. 


Enfin les premiers bâtiments d’Aguas Calientes pointent leur bout du nez, nous sommes arrivés. Et aujourd’hui, c’est grand luxe puisque nous avons une chambre dans un hôtel, avec une salle de bain privée et de l’eau chaude svp. Quartier libre jusqu’au diner. Cette fois c’est la plus grosse étape en nombre de kms que nous avons parcouru aujourd’hui avec un total de 24 kms. Le papa Brésilien est d’une extrême gentillesse car comme il a bien vu que j’adorais ces précieux bâtons, il en a acheté d’autres en bois et m’a laissé les siens ; ce qui m’a permis d’effectuer cette étape avec une insolente facilité.  


Nos bagages n’étant pas encore là, on en profite pour visiter un peu la ville, mais vite fatigués, on se rend au marché pour faire quelques courses pour le lendemain sachant qu’aux abords du Machupichu les prix sont multipliés par 5 et nous rentrons nous reposer à l’hôtel. Puis on va récupérer nos affaires qui sont arrivées en train et après une grosse dispute entre notre guide et un commerçant du coin sur le quai (bien éméchés), on prend une bonne douche. C’est l’heure de l’apéro non ? 
On rejoint donc toute la bande au restaurant pour prendre notre dernier repas et derniers fous rires tous ensembles. Le repas ne vaut pas celui de Vicente mais bien arrosé nous passons une bonne soirée. Le père et la fille mettent l’ambiance en enchainant les shots de tequila. De notre côté, et avec le reste de l’équipe, nous sommes plus raisonnables en raison des prix et en prévision des 1700 marches et des poussières qu’on doit grimper avant le petit jour le lendemain matin. 
Daniel, notre guide, se lâche totalement ce soir-là et a du mal à nous en expliquer l’organisation. Il nous annonce d’emblée qu’il ne faut pas compter sur lui pour nous réveiller. N’ayant pas de réveil, on peut compter sur la solidarité du groupe. François (on était deux) nous prête son vini pour nous servir de réveil. C’est un joyeux bordel pendant presqu’une heure, entre Daniel qui n’arrive plus à parler correctement, nous tous lui posant des questions, et nos verres trouvant toujours une nouvelle bière pour les remplir.


Cinquième jour


Aie ça pique ! Le réveil sonne : il est 3h50 et ce n’est pas parce que nous étions dans un lit que nous avons bien dormi, malheureusement pour moi je n’ai réussi à trouver le sommeil qu’après 1h du mat’. Nous avions tout préparé avant de nous coucher et nous sommes donc sur le porche de l’hôtel 20 min plus tard. Daniel a finalement réussi à se réveiller et est présent à son poste. En revanche, nos deux acolytes alcooliques de la veille ne sont pas là, et Daniel nous dit de partir devant et qu’il nous rejoindra avec eux en bus. Et oui, car nous devons a ce réveil très matinal une unique raison : monter les marches et arriver à l’entrée du Machupicchu avant le flot de touristes qui montent en bus. Il fait nuit noire et nous suivons les personnes qui ont des lampes pour éviter de nous tordre les chevilles dans les nombreux nids de poule de la route. Ce serait trop bête si près du but. 
Apres avoir passé le pont d’entrée, nous voici rendus au pied des marches dans le parc archéologique national du Machupicchu. On se regroupe tous et lançons notre cri de guerre dans cette obscurité opaque, nos mains les unes sur les autres élancées vers le ciel dans une danse synchronisée  pour nous donner du courage. « PACHAMAMAAAAAAAAAAAA !!! ». Le top départ est lancé. Pas moyen d’arriver en retard, je fais de grandes enjambées dès le début pour coller un trio en tête muni de lampes.
Mais au bout d’un moment, il fait une pause. Heureusement, je retrouve ma lampe frontale assez rapidement sans avoir à vider tout mon sac et repart de plus belle, enchainant les marches et reprenant des forces à coup de gorgées d’Inca Kola. Mes jambes fatigues mais je garde un bon rythme, dépassant petit à petit les quelques échappées en solitaires. On dit que les incas étaient fortiches pour tailler la pierre, mon œil ! Franchement, leurs marches laissent à désirer non ? Une de 10 cm, puis une de 50, puis une de 30, etc. c’est du grand n’importe quoi ça.  
Je souhaite bien du courage a un contre maitre qui travaille avec une équipe inca ;-) C’est essoufflé mais heureux que j’arrive tout en haut en 40 min. Nous sommes moins d’une dizaine sur place, profitant du premier signe du levé du jour qui se laisse deviner derrière la montagne. 
Tout le groupe est enfin en haut avant 6h et se met dans la queue, encore assez restreinte. De mon côté la montée des marches se fait péniblement, mes jambes vacillent, la force et le souffle me manquent mais je reste collé au groupe car c’est eux qui me donnent encore un peu de courage ; en les entendant gémir et souffler je me dis que c’est ensemble que nous souffrons et que c’est ensemble que nous arriverons au bout de cet escalier infernal. Hip hip hip hourra !!! 


Les portes s’ouvrent et les bus commencent déjà à débarquer leurs hordes de touristes. On y est, on marche enfin sur le vieux zizi. On y rentre par le sud et il se dresse devant nous. 
Nous faisons face à ses anciennes maisons d’agriculteurs, qui nous cachent encore pour quelques instants l’immensité de la cité et de ses terrasses cultivées. Mais nous sommes déjà impressionnés puisque la cime du Waynapicchu reçoit droit devant nous ses premiers rayons de soleil. 


Daniel profite des terrasses pour nous arrêter et nous expliquer un peu l’histoire de ce site. C’est le 9eme empereur inca, Pachacútec, qui serait à son origine. Le Machupicchu aurait été une cité inca éloignée du pouvoir central établi à Cuzco, un peu comme Versailles avec Paris. Ce pourrait être une résidence secondaire des souverains incas. Fut-elle une capitale religieuse ou un lieu de culte consacré au soleil ? Le dernier refuge des vierges du soleil ou l’ultime capitale inca ? Ce site tutoyant les nuages garde toujours son mystère. 
Ce qui est sûr c’est qu’il ne s’agissait pas d’une simple forteresse établie pour prévenir une invasion des tribus amazoniennes. Environ 1800 personnes vivaient ici au temps de sa splendeur. En plus de l’organisation du village (garnisons, grenier, cultures, aqueducs), les incas édifièrent tout un système de terrasses et de canalisation pour contrôler les fortes pluies qui tombent sur la région. Tout s’organisait ici selon la grande trilogie : soleil-terre-eau. 


Obsédés par le déroulement du temps et le cycle des astres, les incas observaient le ciel et les étoiles de ce point haut et connaissaient les dates de solstices avec précision (et la date de la fin du monde aussi non ?). Cela leur permettait d’organiser des cérémonies rituelles en l’honneur du soleil, chaque année à date fixe. La raison de son abandon est aussi un mystère mais il se peut que ses habitants aient pris la fuite pour qu’elle ne tombe pas aux mains des envahisseurs espagnols après la chute de Cuzco en 1534. Loin des routes commerciales et difficile d’accès, ce superbe site fut délaissé par les espagnols, aussi beau qu’inutile pour eux. 

Et tant mieux car sinon on pourrait seulement en contempler les miettes aujourd’hui. C’est en 1911 que le site dont la majeure partie était ensevelie sous la végétation fut de nouveau découverte par un archéologue américain, et que les recherches scientifiques à son sujet commencèrent via l’incontournable National Geographic Society.
Il est encore tôt mais notre tranquillité est terminée. Nous ne sommes plus seuls sur le site. Des centaines et des centaines de touristes piétinent les allées et se bousculent au quatre coins de la cité. Plus de 800000 visiteurs par an, et certains jours d’affluence, comme le jour où nous y étions je pense, 4000 personnes s’y pressent. Autant dire que pour moi, le charme était rompu.  


L’immensité du site est impressionnante, le savoir-faire des incas est époustouflant, les lieux de cérémonies sont sidérants. Aucun doute. Mais je n’ai pas respiré une atmosphère onirique, ni même ressenti aucune émanation mystique de n’importe quel ordre, rien de bien magique en soi, pas de mana ou autres forces chamaniques, comme je pouvais l’imaginer avant ce jour. 
Mais je reste persuadé que si j’avais fait cette visite un jour avec beaucoup moins de monde, un jour où j’aurais pu observer la brume se dissiper peu à peu et laisser entrevoir petit à petit cette majestueuse cité, alors là oui, je pense que des frissons auraient parcouru mon corps de la tête aux pieds puis continué en sens inverse avant de recommencer. Je partage l’avis de Fanch, même si le site m’a impressionné par sa taille, je n’ai malheureusement rien ressenti en ce lieu, à part les effluves d’odeur de milliers de touristes.


La visite guidée avec Daniel était intéressante et nous a permis de comprendre un peu les divers endroits de la cité. Par exemple, deux cercles sculptés dans la roche au sol remplie d’eau où reflètent les rayons du soleil et de la lune à travers une fenêtre selon certains jours de l’année. 

Ou bien la forme d’un condor, reliant la terre au ciel, où deux roches verticales représentent ses ailes et où son corps et sa tête sont sculptées au sol. Il s’agissait certainement d’un endroit funéraire. 
On passa à côté du temple du soleil dont l’accès est interdit au public. C’est une pièce en demi-cercle où se rendaient certainement les incas pour invoquer le soleil et prendre les drogues facilitant leur communication. 


On vu aussi le temple aux trois fenêtres, la pierre formant différentes ombres selon les heures de la journée, des pierres taillées pour résister aux séismes, etc. Avec la fatigue cumulée, j’avoue ne pas avoir tout écouté… puis vint l’heure de la séparation avec Daniel, notre guide de ces 5 derniers jours. 




Derniers rires partagés, dernière photo et remerciement. On vous le conseille. Alors le groupe éclate : le père et la fille redescendent en ville pour manger, les autres brésiliens partent en direction de la balade du pont et nous, accompagné du couple de français et du couple argentin sur le chemin de la porte du soleil. 
Des marches et encore des marches. Toujours des marches. Y’en a marre des marches, le site est grand très grand et des centaines de marches le parcours, de bas en haut, de haut en bas, à droite, à gauche, des marches, des marches, des marches. Cécile fatigue et on dit aux autres qu’on les rejoindra en haut. Mais au milieu du chemin Cécile jette l’éponge, épuisée.
Elle trouve un coin à l’ombre où elle pourra s’allonger et m’attendre. Je continu donc en solo en mettant les enjambées doubles et arrive tout en haut. C’est par ici qu’arrive le chemin de l’inca.







La vue est superbe. On peut y admirer la grandeur de cette citée perchée dans le vide et ses montagnes environnantes. 




Je rejoins Cécile puis nous sortons du parc pour manger (c’est interdit de manger à l’intérieur). Mais avant de sortir du parc, faut redescendre les marches, non ? Et bien bing, je vous le donne dans le mille, qui s’est foulé la cheville en redescendant ? C’est bibi ! Quand je disais que je ne pouvais plus voir les marches en peinture… Avocat, pain, fromage, mandarines. C’est important pour la suite. 
Puis nous rentrons de nouveau dans le parc et allons siester sur la pelouse d’une terrasse à l’entrée de la cité. Mais peu après, la santé de Cécile décline. Elle ne peut plus bouger. On s’est effectivement installés dans un coin d’herbe à l’ombre des épais murs de notre site adoré d’où je n’ai pas pu redécoller, vous savez pourquoi ? Parce qu’après m’être foulé la cheville je suis prise de grosse douleur à l’estomac me donnant des nausées. Décidément cette journée au Machupicchu n’est pas la mienne. 
Je pars donc de mon côté pour me refaire quelques montées des marches et faire la balade jusqu’au pont. Cécile ne loupe pas grand-chose, excepté peut-être un nouvel angle de vue de la cité assez sympa. 
Le chemin quant à lui est une corniche surplombant une vallée aussi moche qu’immense et termine sur un éboulement coiffé de trois planches en bois faisant office de pont mais interdit d’accès. Balade pas indispensable mais qui m’aura permis de voir un joli oiseau avec une tête orange fluo. Je retrouve mon adorée toute dorée exactement au même endroit que je l’ai laissé. Mais maintenant elle a envie de vomir. Deux solutions pour redescendre jusqu’à Aguas Calientes : prendre le dernier bus ou prendre les marches du matin en sens inverse. 
Cécile hésite mais comme ce n’est pas une fiotte, elle choisit les marches. Là son calvaire commence. On mettra 3 fois plus de temps à les descendre qu’on a mis à les monter Entre ma cheville qui me fait souffrir et mes envies de vomir, on ne peut pas dire que ce fut une partie de plaisir
Mais là encore, on a la chance de voir un bel oiseau : l’oiseau horloge (Momotus aequatorialis). Il doit son nom au mouvement de sa queue lorsqu’il est posé rappelant le pendule d’une horloge Epuisée, Cécile ne veut pas manger, juste se poser et essayer de dormir et si mes nausées veulent bien cesser  ça serait plus aisé




Retour à Cuzco


On récupère donc nos bagages à l’hôtel et nous nous rendons directement à la gare. Je la laisse ici, car moi j’ai très faim et vais manger et me désaltérer avec une bière (pour la récupération c’est important). Puis le train finit par arriver, et on embarque tous vers 21h30 pour 2h de temps. Puis on continue notre route en bus pour encore 2h de temps. Mais mauvaise surprise, le chauffeur est très très fatigué, et je pense  qu’il a un peu abusé de l’alcool les heures précédentes. Il ouvre la fenêtre pour se tenir éveiller mais ses yeux dans le rétroviseur sont de plus en plus petits… On lui demande de s’arrêter mais il refuse. Résultat, on roule à gauche, un coup super lentement, un coup super vite, on flip et on est encore plus vigilant que si on tenait nous même le volant c’est étrange comment d’un seul coup je me sens moins fatiguée que le chauffeur, et la peur me tient bien éveillée


Alléluia, on arrive entier sur Cuzco et on est ravi de descendre. Il est déjà très tard, et on veut bien dormir. On décide donc de chercher un nouvel hôtel. Cécile m’attends avec nos bagages et moi je pars avec le couple de français dont l’hôtel parait pas trop mal et pas trop cher. Mais pas de chance, eux qui ont réservé, n’ont pas de place. Donc pour nous c’est foutu aussi. Je fais deux autres hôtels dans les environs : complets. Je tente ma dernière chance, bingo. Chambre pas cher avec eau chaude. On peut prendre une douche que le lendemain mais ce n’est pas grave, au moins ici c’est calme. Je file chercher Cécile, et pour rejoindre cet hôtel, nous montons encore quelques escaliers… on pose nos bagages, enfin on peut s’allonger et dormir. Il est 2h30 … Non ? C’est pas vrai ? P….. c’est quoi ce chien de m….. qui n’arrête pas d’aboyer et qui donne l’impression d’être juste de l’autre cote de la cloison qui elle parait faire même pas 1mm d’épaisseur ??? Autre surprise le lendemain, notre eau chaude tant promise n’est pas au rendez-vous, et encore pire, l’eau froide non plus. Il n’y a pas d’eau dans cet hôtel (le Santa Isabel). Eure Titoi !!!

C’est reparti de bon matin à la recherche de l´hôtel perdu. Complet, complet, complet. J’en trouve un, le paradis en perspective. 150 soles ? C’est cher mais ok je prends ! Je peux payer tout de suite (pour être sûr de la réservation) ? Ah ? Vos prix sont en dollars ? 150 dollars US la chambre donc ? Ok merci au revoir. Puis, n’ayant plus rien à perdre, je retourne au premier hôtel de la nuit où les autres français avait une réservation et la enfin, une chambre est disponible. Petite, mais avec un bon lit et de l’eau chaude. C’est parfait, c'est Samani. 
Cécile ne va pas mieux et passe sa journée à dormir Toujours prise de nausées. J’aurai pas bu la tasse des eaux thermales moi ? Ben si, j’avais oublié. De mon côté, je me balade un peu dans Cusco et le monde étant petit, enfin Cuzco étant petit du moins, je retrouve par hasard les deux frangins brésiliens dans le resto du midi et le couple de français dans le resto du soir. L’occasion pour se rappeler les bons moments du trek des jours passés. Dans l’aprem, Cécile a fait une sortie qui valait la peine, puisqu’on s’est offert un massage. Relaxant, c’était sympa, mais ma masseuse n’avait pas les mains expertes de Melle Purea At-Choy faisant office à l’Hilton de Moorea.

Puis le lendemain, Cécile toujours patraque, on passe cette dernière journée à buller sur les places de Cusco et à se poser à des terrasses de cafés en attendant notre bus pour Nazca, notre prochaine étape péruvienne.