lundi 14 mai 2012

ISLA DEL SOL

Aller, il est temps de bouger de La Paz ; direction le lac Titicaca et une de ses îles : La Isla del Sol.


On prend un micro de bonne heure le matin car le bateau que l’on doit prendre est à 13h30 à Copacabana soit à 3h30 de route de là. Pas Copacabana au Brésil non, Copacabana en Bolivie ! Pour la petite histoire, c’est à la suite d’une promesse faite par un marin Bolivien, égaré au large des côtes du Brésil, à la Vierge de Copacabana que la fameuse plage de Rio doit son nom à cette ville de Bolivie. D’ailleurs Copacabana signifie en Aymara « vue sur le lac ». Rien à voir avec sa fille brésilienne, sa population est seulement de 6000 habitants. Pour y arriver, on traverse un bras du lac sur un bac puis on admire ce dernier pendant 1h de route. On se rend alors compte de son immensité, et qu’il n’a rien à envier à une petite mer…


On prend un micro de bonne heure le matin car le bateau que l’on doit prendre est à 13h30 à Copacabana soit à 3h30 de route de là. Pas Copacabana au Brésil non, Copacabana en Bolivie ! Pour la petite histoire, c’est à la suite d’une promesse faite par un marin Bolivien, égaré au large des côtes du Brésil, à la Vierge de Copacabana que la fameuse plage de Rio doit son nom à cette ville de Bolivie. D’ailleurs Copacabana signifie en Aymara « vue sur le lac ». Rien à voir avec sa fille brésilienne, sa population est seulement de 6000 habitants. Pour y arriver, on traverse un bras du lac sur un bac puis on admire ce dernier pendant 1h de route. On se rend alors compte de son immensité, et qu’il n’a rien à envier à une petite mer…

A notre arrivée à Copacabana, on descend du bus sur la place de la basilique Notre-Dame de Copacabana. Cette basilique est construite en style morisque (originellement le style était renaissance). Elle fut édifiée en 1550 et reconstruite entre 1610 et 1651. Elle héberge la fameuse sculpture de la « Virgen de la Candelaria de Copacabana », taillée en 1580 par l'artiste quechua Francisco Yupanqui, neveu de l'Inca Tupac Yupanqui et déclarée Reina de la Nación de Bolivie en 1925. On trouve une consigne où déposer nos affaires et on a même le temps de manger une petite truite (spécialité autour du lac) sur une terrasse avec vue sur le lac avant d’embarquer pour l’île du soleil. Deux options s’offraient à nous, soit on  choisissait de débarquer sur la partie sud ou bien sur la partie nord. Nous optons pour ce second choix car d’après le routard le village nord est plus préservé et moins touristique. Notre programme est de rester la 1ere nuit sur cette partie nord puis de rejoindre la partie sud à pied le lendemain par le chemin pré inca et de rester la nuit dans cette communauté avant de reprendre le bateau le lendemain.




A 13h30 donc, nous voici sur le bateau qui nous mènera sur ce petit caillou qu’est l’île du soleil. Le bateau ne va pas bien vite mais nous faisons la connaissance de 2 canadiens ce qui nous fera passer le voyage un peu plus vite. Ce sont des enfants qui nous accueillent, ils rabattent les touristes dans leurs maisons pour passer la nuit. Nous en suivrons un qui nous mènera dans une maison non terminée mais possédant plusieurs chambres relativement grande et pas chères du tout avec une superbe vue sur le lac ! Notre hôte est plutôt sympathique et nous explique comment nous rendre aux ruines situées à 30mn de marche du village. Pour pouvoir y entrer il faut d’abord s’acquitter de la taxe de la communauté à savoir 10 bolivianos chacun au musée ou à l’entrée de la partie nord de l’île. C’est là que l’île vient à ressembler à la maison de fou des « 12 travaux d’astérix ». Une fois arrivés à l’entrée Nord du village, le gardien nous dit d’aller chercher un billet d’entrée au musée dans le centre. Une fois dans le centre au musée, une femme nous donne une entrée pour le musée fermé mais pas d’entrée pour la partie Nord. On lui rend donc cette entrée de musée qui ne sert à rien puis retournons à notre chambre. Là, le propriétaire nous dit d’aller au musée ou à l’entrée nord pour payer notre entrée… nous certifie que normalement c’est bon ! On retourne alors à l’entrée nord, et là, miracle, on peut enfin acheter notre pass pour la partie nord, dont l’argent ira à la communauté Chinkana vivant dans cette partie de l’ile.



Il est déjà 17h quand on commence réellement la balade avec nos amis Canadiens on peut espérer admirer le coucher de soleil sur le lac de l’autre coté. Dès le début de la balade, on peut admirer les somptueux reflets des rayons du soleil sur le lac, qui ondulent sur ses vagues. Les terres immergées de l’ile sont accidentées avec beaucoup de terrasses aménagées pour l’agriculture, construites par les anciens peuples amérindiens. Leur couleur contraste avec celle de l’eau et aussi les neiges éternelles de la cordillère en fond de paysage avec le magnifique Illampu. Arrivée à notre premier sommet, on s’extasie alors sur une superbe vue à 360° nous permettant de contempler de magnifiques paysages, avec de nombreuses petites îles immergées non loin de la coté est de l’île. L’isla del sol a une longueur de 9,6 km pour 4,6 km de large et une superficie de 14,3 km². C'est la plus grande île du lac. Son nom originel était « Isla Titikaka », et c'est elle qui a donné son nom au grand lac. À l'époque des Incas, l'île était un sanctuaire. Il s'y trouvait un temple avec des vierges dédiées au dieu Soleil ou Inti. De là provient le nom de l'île. Après un coucher de soleil spectaculaire, on redescend dans le noir, le clair de lune espéré n’étant pas au rendez-vous. Puis on dîne avec les Canadiens, dont l’homme avait un fort joli prénom d’ailleurs, le même que notre nouveau président (je ne sais pas si se sera mieux qu’avec le président sortant mais au moins son prénom est beaucoup plus classe non ?), hamburgers faits maisons et salchipapas (rondelles de saucisses sur un lit de frites), autour d’une bouteille de vin Bolivien, le Kohlberg et bouteilles de la bière locale la Paceña.


Le lendemain matin, après une recherche infructueuse de carte de l’île et de ses sites archéologiques et points de vues (heureusement, mon super appareil photo numérique Canon Power shot SX 40 de ouf a pris en photo un panneau dans le village), on laisse derrière nous la belle plage du village et on repart sur le même chemin que la veille au soir. Les paysages magnifiques la veille le sont toujours autant en cette matinée ensoleillée. On retourne sur les lieux, revoir une dernière fois la table des sacrifices, le labyrinthe et le rocher sograda d’où d’après la légende le soleil et la lune se seraient cachés pour faire des enfants dont le lac Titicaca. Selon la légende c’est de cet endroit que partirent Manco Capac et Mama Ocllo pour fondé la cité de Cuzco.



Après cela on bifurque à gauche pour commencer notre traversée nord/sud. La grimpette commence…d’après le routard cette traversée est plus facile dans le sens où nous l’effectuons mais les 1eres côtes me laissent à penser qu’ils ont dû confondre les 2 cardinaux ! Parce que je vous le rappelle nous sommes à 4000 m d’altitude et qu’il est donc difficile de respirer ! (d’ailleurs, je ne supporte plus les hauteurs et ce manque d’oxygène, les nuits sont trop difficiles) mais bon, la vue est vraiment magnifique sur ce chemin pré inca. Nous ne nous lassons pas. Les pauses de Cécile me permettent d’assouvir mon envie de photographie et de tester toujours et encore mon nouvel appareil. En chemin, nous traversons le village du milieu et nous devons nous acquitter d’une nouvelle taxe à la communauté ; la communauté Cha’llapampa. Je n’arrive pas à décrire aussi bien que Fanch les paysages je lui laisserai donc le soin de le faire… Houlà la pression… je dirai pour faire référence à mon commentaire plus haut : regardez les photos ! Ce sera plus simple et plus juste. A ce niveau là de l’île, nous sommes au point culminant et nous pouvons donc apprécier la grandeur de ce lac. C’est le lac le plus grand d’Amérique du Sud de long en long. Il possède aussi le record d'être le plus haut lac navigable du monde. Il s'étend sur environ 8 562 km², parmi lesquels 4 772 km² correspondent au territoire péruvien et le 3 790 km²  à la Bolivie. Sa longueur est de 204 kilomètres, sa largeur de 65 kilomètres. La longueur totale de ses rives est de 1 125 kilomètres. Situé dans les andes à 3 812 mètres au-dessus du niveau de la mer, il a une profondeur moyenne de 107 mètres et une profondeur maximale de 284 mètres. Plus de vingt-cinq rivières s’y jettent et le lac compte 41 îles. Pour finir, le volume d'eau contenu est de 893 km3 et c’est uniquement de l’eau douce. Vous en savez un peu plus sur le lac maintenant..



Le relief reste le même, mais la végétation change un peu. Du Nord casi désertique, on traverse maintenant quelques bosquets d’Eucalyptus. A notre arrivée au village du sud, encore une taxe, pour la communauté Yumani cette fois-ci. C’est encore un enfant qui nous accueille, nous le suivons dans sa maison/auberge où nous prendrons une chambre car la vue de celle-ci est splendide. Elle donne sur l’isla de la luna perdu au milieu du lac et derrière elle la cordillère au sommet blanc. Nous posons donc nos affaires dans notre chambre et poursuivons la découverte de l’île. Certainement la plus belle vue pour moi, et aussi el templo del sol, très bien conservé. Puis nous trouverons un petit resto avec une vue imprenable sur le lac et profitons de nos derniers instants sur cette île magique, histoire de manger encore une fois  la célèbre truite du lac et profiter du couché de soleil !



Nous nous lèverons assez tôt le lendemain pour voir les derniers sites non visités dont le célèbre escalier inca qui descend au port. Malheureusement nous nous tromperons de chemin et n’aurons pas le plaisir de le descendre ; on put quand même le voir mais n’avons pas eu le courage de le monter !!! L’altitude ne me réussissant vraiment pas bien, je ne supporte aucun effort. Cette île, avec son petit village et sa belle plage du Nord, ses ruines Incas et ses points de vue inoubliables en font pour moi un véritable coup de cœur. On y resterai bien une semaine, simplement à se poser et en totale admiration.


Voici une petite légende pour terminer : « Une légende raconte que les hommes vivaient heureux dans une vallée fertile. Rien ne leur était interdit sauf monter dans la montagne. Le diable, jaloux de leur tranquillité, leur dit d'aller dans la montagne chercher le feu sacré, sinon un malheur s'abattrait sur eux. Mais les dieux de la montagne appelés « Apus » les surprirent et firent sortir des cavernes des pumas, qui dévorèrent toute la population. Inti, le dieu du soleil qu'ils vénéraient, pleura pendant 40 jours et 40 nuits sans s'arrêter, ce qui inonda la vallée et créa le lac Titicaca ; seul un couple survécut en se mettant dans une barque. Ils dirent que, de leur barque, ils avaient vu les pumas, qui s'étaient transformés en pierre. C'est pour cela que le lac s'appelle « el lago de los pumas de piedra », le lac aux pumas de pierre.
Ces pumas de pierre sont aujourd'hui représentés dans la symbolique Aymara par la figure de proue des bateaux (les balsa), une tête de puma tressée. ».
« Il existe une autre légende qui raconte qu'un trésor inca dormirait au fond du lac. Il s'agirait d'une partie de ce même grand trésor des Incas du xvie siècle. Quand Francisco Pizarrocaptura l'empereur Atahualpa en 1532 à Cajamarca, il lui promit la vie sauve en échange de richesses. Le conquistador espagnol exigea que l'Inca lui verse une rançon colossale, soit une quantité d'or et d'argent capable de remplir la pièce où Atahualpa était prisonnier : 35 m2 de surface sur une hauteur de deux mètres. L'Inca donna des ordres à ses lieutenants pour que la rançon soit acheminée des quatre coins de l'empire. L'or afflua et la rançon fut presque totalement payée. Sur le lac Titicaca, une navette de barques convoya des kilos d'or et d'argent, entre la rive est et la rive ouest. Mais le 29 août 1533, quand les mariniers apprirent l'exécution d'Atahualpa par Francisco Pizarro, ils comprirent que l'Espagnol n'avait pas tenu parole et qu'il avait trahi l'Inca. Dégoûtés, ils auraient jeté le trésor dans les eaux du lac. » Notre commandant Cousteau national avait fait quelques fouilles du lac mais n’avait rien trouvé. Depuis, quelques expéditions ont suivi mais elles aussi sont restées bredouilles. Si l’eau n’avait pas été aussi froide, j’y serai bien allé mais bon…
La traversée en bateau fut interminable et nous avons enchainé la journée en prenant un bus pour La Paz puis le soir pour notre future destination…. 3h30 de bateau, 4h de bus, puis 10 heures dans un autre !!!

mercredi 9 mai 2012

RURRENABAQUE

"Rurrenabaque, ou simplement Rurre, est une ville du département de Beni, en Bolivie
Elle est située sur la rivière Beni, à238 km au nord-est de La Paz, la capitale de la Bolivie. 
Rurrenabaque est devenue un important centre touristique, car elle est une porte d'entrée du Parc national Madidi."

En route pour l’Amazonie !!!! Depuis le temps que Fanch en rêve….Mais voilà, l’Amazonie ça se mérite et s’est au terme d’un looooong voyage que nous y arriverons….

Ce n’était pas la 1ere fois que l’on entendait dire que la route qui menait à Rurre était longue et dangereuse et ceux qui nous en parlaient nous certifiaient que nous ferions l’aller en bus mais que pour le retour nous choisirions la voie des airs (c’est mal connaitre mon homme que de penser qu’il préfèrerait l’avion aux routes !).
Donc, notre voyage débuta à Coroico où nous avons pris un micro (petit bus/taxi) pour nous rendre à Yolosita d’où notre bus passait à 14h30….l’attente commença…il arriva enfin à 16h30 ! On monte, on s’installe et là on sait que les 15h de route prévu se feront dans un total inconfort si bien que Fanch à peine assis me dit qu’il veut descendre et repartir vers La Paz(en effet, à la place d’un coussin moelleux, une belle barre en fer pour reposer mon coccyx) ! On n’a pas attendu pour rien, courage !!! A peine 20 mn plus tard, nous voici bloquer sur la route par des travaux et on apprend alors qu’ils ne l’ouvriront qu’à 18h. Attente. On peut enfin repartir…sur une route étroite, le bus longeant le ravin (cf article sur la route de la mort ; les véhicules descendants roulent à gauche) et allant à toute vitesse…et là, je regrette de ne pas avoir suivit l’idée de Fanch de ne pas rester dans ce bus, du coup rongée par le stress je lui triture la main ! On prit, on ferme les yeux…mais pourquoi roule-t-il si vite ??? On comprend à cet instant le pourquoi du nom de cette route, la ruta de la muerte. Beaucoup plus effrayante en bus qu’en vélo, on avale la poussière et on guette les éboulements en bord de route.  La course et les doublements entre les bus et les croisements avec les camions obligeant la marche arrière n’aide pas à nous rassurer. On arrive enfin dans la plaine où l’on s’arrête pour dîner mais également pour nous soulager, car en Bolivie ils ne connaissent pas les bus avec des toilettes ! La fin du voyage se déroula un peu mieux, je n’ai pas beaucoup dormit car cette route est cabossée et cela remue beaucoup mais nous arriverons à bon port, à midi le lendemain de notre départ (20 h de transport, plus que les 15h annoncées par l’agence mais moins que les 30h vécues par beaucoup de touristes rencontrés, on s’en sort pas si mal).

Notre mission de la journée : trouver un tour opérator qui nous fera découvrir un bout d’Amazonie pour 3 jours et 2 nuits (hélas le temps est compté, notre visa arrivant à son terme, on doit le renouveler au bureau d’immigration sur La Paz dans 5 jours, et vu l’imprévisibilité des transports c’est tendu).

Nous choisirons l’agence Mashaquipe qui certes, a des prix assez élevés mais dont le programme est très alléchant. Et, malgré notre insistance nous n’obtiendrons qu’une remise des plus ridicules, on espère juste au moment de donner tout cet argent, qu’on ne le regrettera pas ! C’est une agence gérée par les communautés vivants dans le parc naturel de Madidi, et dont les salariés sont nés dans ce parc. De plus, cette une des rares agences minimisant un maximum son impact négatif sur l’environnement, et ayant un obtenu un label d’ethno eco tourisme. Pas de pêche au piranhas prévus (normal puisque protégés dans cette partie du parc), pas de bars ou boites de nuits dans la forêt (normal pour profiter des bruits de la foret) et pas de guide ne parlant pas espagnol et étant aussi à l’aise que nous dans la foret (normal pour un trip en Bolivie et dans un endroit où toutes les plantes ont un pouvoir médical par exemple). 

On rentre à l’hôtel pour profiter du superbe coucher de soleil en buvant une petit bière et puis on prépare nos sacs pour notre aventure.

Levés tôt, nous laissons nos gros sacs à l’hôtel puis nous allons nus faire un somptueux petit dèj avant notre rdv à l’agence à 8h30. Rencontre avec nos 2 coéquipières, 2 canadiennes, une vielle et une plus jeune. L’une d’entre-elles réside en Bolivie où elle donne des cours d‘Anglais ; et comme tous les anglophones, ne parle pas un mot d’Espagnol !

Aller, c’est parti, on monte tous dans la barque qui nous emmènera vers notre campement. Après 1h de navigation sur le fleuve Tuichi, nous nous arrêtons dans une famille qui cultive de la canne à sucre pour en faire du jus, du sucre solide et du miel. Nous commençons par un petit tour dans la propriété où nous découvrirons toutes sortes de fruits dont un citron géant et des fèves de cacao. Après cela, nous nous mettrons au travail autour du pressoir pour extraire le jus de la canne que nous dégusterons ensuite. La canne à sucre et le cacao ne sont pas endémiques, mais permettent des revenus aux communautés. Hélas, la première est devenue envahissante et on pu l’observer tout le long des rives de la rivière. Le jus de la canne à sucre est vraiment succulent mélangé avec du jus de citron pressé. En revanche, je préfère largement le miel fabriqué par les abeilles.

Courte visite mais très intéressante, nous reprenons les eaux pour 2h.





A l’arrivée, des dizaines de papillons nous accueillent, plus beaux les uns que les autres. Ils se concentrent là où il y a du sel, ce qui permet d’en observer par dizaines, plus jolis les uns que les autres. On y est !!! Enfin dans la jungle. On marche 5mn jusqu’au campement et là, la magie commence…Des bungalows de construction locale, des hamacs suspendus aux arbres et surtout des insectes partout et le bruit de la forêt…







Après le déjeuner, une balade de 3h était prévue. Notre guide, Eber, nous apprendra différents noms de plantes et d’arbres, ainsi que leurs utilisations médicinales (contre l’arthrite ou la diarrhée, pour soigner des fractures, etc.), nous fera goûter quelques fruits et même des termites pour Fanch (pas mauvaises, un petit gout poivré reste sur la langue). On découvrit même un arbre dont l’écorce a le gout d’ail et qui est utilisé pour la cuisine, ainsi que des herbes citronnées qu’on gouta en infusion une fois la balade terminée. On traquera également la trace de cochons sauvages… Cette partie était assez drôle…on courait, Eber s’arrêtait pour nous montrer son nez, il écoutait les bruits, imitait le bruit que les cochons font en cassant les cocos en tapant sa main sur sa joue, puis repartait en courant…à leur approche l’odeur se fit plus forte, puis nous avons finit par les voir mais eux aussi nous avaient sentis et ont couru à notre arrivée. On put quand même les apercevoir à travers les branchages. En revanche, on pu suivre la trace et observer un petit cochon, juste né avec un bout de placenta sur son dos, criant pour appeler sa mère.







De retour au campement, après une bonne douche froide et un dîner moyen (pas vraiment typique) Eber nous emmena dans le jardin à la recherche de…tarentules ! Et elles sont si grosses, si impressionnantes et si belles qu’elles ne m’ont même pas fait peur ; ceci-dit j’étais moins fière quand Eber nous dit qu’il y en avait 2 logées dans le toit de notre fare…gloups… Eber nous expliqua qu’elles restaient au même endroit plusieurs semaines, sortant seulement la nuit pour se nourrir et faire des réserves, pour ensuite muer et grandir avant de repartir vers un nouvel endroit et recommencer. Elles sont inoffensives et timides.




Mais bon, la nuit fut quand même bonne mais courte car nous nous levions à 5h pour une balade de 2h au lever du jour. Malheureusement nous n’avons pas été très chanceux et nous n’avons pas vu d’animaux seulement les traces dont celles de jaguar ! On essaya également de débusquer une famille de singe hurleur qu’on entendait, en vain, mais les traques sont toujours aussi excitantes. Mais la balade fut bien sympathique et nous mit en appétit. Un bon petit dèj’ nous attendait et cette fois c’était copieux avec des saveurs locales : des galettes de Yuca/fromage (le yuca est un tubercule, moins bon que le Uru mais meilleur que le taro, d’ailleurs il y avait également un arbre appelé arbre à pain mais qui n’était pas le même qu’en Polynésie Française) du jus de fruit frais et pleins de bonnes choses.

Rassasiés, nous repartîmes pour une balade de 3h de l’autre côté du fleuve. C’est là que vivent les singes araignées. 
Le long de notre promenade nous pûmes voir différentes sortes d’oiseaux dont des toucans, des traces de fourmiliers, des terriers de tatous, des écureuils et bien sûr des arbres ! Et pleins de colonies de fourmis !!! Des rouges, des noires ! Des petites, des grosses (la fourmi militaire mesure jusqu’à deux cm) ! En plein documentaire animalier, par exemple les fourmis transportant des feuilles pour cultiver une espèce de champignon dont ensuite elles se nourrissent !!!



Retour au camp, après le déjeuner on prépare nos sacs car Fanch et moi partons seuls avec le guide (et son frère) pour une nuit en pleine jungle.

Après une marche de 3h, où nous avons vu de nouveau des cochons sauvages, nous découvrons le « refuge ». On laisse nos sacs et on repart pour 20 mn de montée pour nous rendre à un super point de vue où nous avons pu voir de magnifiques perroquets rouges et bleus et surtout admirer l’immensité de la nature. Les cris des perroquets, la pleine lune, quelques arbres fleuris roses au milieu de l’étendue immense verte, deux capibaras en farniente au bord de la rivière, c’était vraiment très apaisant et impressionnant à la fois.


 Sur le chemin du retour alors que le jour avait laissé la place à la nuit nous pûmes croiser le chemin de serpents. De petites tailles, ils ne m’ont pas effrayé ! Petits mais venimeux, ils étaient plus effrayés que nous mais nous pûmes les contempler sous la lumière de nos frontales.


Enfin rentré au campement, le bon dîner préparé par Eber et son frère était le bienvenue après cette longue journée de marche ! La soirée fut très sympa et les conversations enrichissantes et pour nous aider à bien dormir, Eber sortit une bouteille de vin rouge. A peine couché, Fanch s’endormit, il me fallut un peu plus de temps, un peu stressée par les bruits m’entourant ! Une bonne moustiquaire pour nous protéger des insectes et un orchestre symphonique de cigales et de hiboux pour nous bercer… il me faudrait ça chaque nuit ! Mais le pire pour moi, c’était cette grosse envie en pleine nuit qui me força à quitter la moustiquaire et m’enfoncer dans la nuit noire et obscure…Mais personne ne m’attaqua et j’ai pu aller me recoucher auprès de celui qui dormait d’un sommeil de plomb !




 Saine et sauve au réveil, un très bon petit dèj nous attendait. Des bons beignets préparés par Eber et son frère, des œufs avec du café et du thé, ça c’est du camping de luxe !

La matinée s’annonçait plus reposante. 30mn de marche avant d’arriver au bord de la rivière où nous retrouvons les 2 Canadiennes pour la construction d’un radeau ! Sa construction fut relativement rapide et nous pûmes y monter à 5, une de nos 2 comparses préféra reprendre la barque. C’est bon les copains, on peut s’inscrire pour Koh Lanta !!! Et là, 2h sympathique de descente du fleuve nous attendait avant de rejoindre le grand campement pour un dernier déjeuner. Durant la descente du fleuve, on pu se baigner pour se rafraichir et aussi observer une famille de singes hurleurs, aussi curieux que nous au sommet de leur arbre. Après le déjeuner, une sieste dans un hamac et un dernier tour au point de vu près du camp.

Au moment du départ, j’ai vraiment eu beaucoup d’émotion et c’est certainement l’endroit dont le départ m’a le plus attristé. J’aurai vraiment aimé y rester plus longtemps, m’enfoncer plus profondément dans la forêt et m’immerger complètement dans ce milieu. Apprendre à reconnaitre les plantes et leurs utilisations, repérer le passage d’animaux avec leurs empreintes et leurs odeurs, etc. Avant l’Amazonie était un rêve, maintenant c’est un objectif de futures étapes j’espère dans les prochains mois de notre voyage. Car nous n’avons pas encore entendu ni vu de jaguar !!!

N’ayant rien à faire sur Rurrenabaque (Rurre pour les intimes), on prit un bus le soir même pour nous ramener à La Paz. Cette fois-ci, j’ai regardé attentivement l’état des roues… après 1h de retard, on démarra vers 20h on pu apprécier un meilleur confort qu’à l’aller. La nuit s’est bien passée, mais vers 9h le lendemain, belote et rebelote, on fut bloqué en raison de travaux. La route a rouverte à midi et, pour rattraper le retard ou par énervement, le chauffeur qui jusque là était plutôt calme a mis la gomme, hélas sur la route de la mort. Puis pour nous finir, vers 16h un bloqueo (grève) nous bloqua sur l’altiplano à plusieurs km de la ville. Pas le choix, on dû descendre du bus, récupérer nos bagages et finir à pied. Autant dire qu’arrivés dans le centre, vers 18h, on était lessivés, crades, transpirants et affamés ! On s’offrit donc le luxe d’un hôtel 3 étoiles, rien d’exceptionnel, juste de l’eau chaude et du calme, qui nous fit le plus grand bien !

RUTA DE LA MUERTE - COROICO

Nous continuons notre tour Bolivien en nous dirigeant vers l’Amazonie, au nord du pays. Mais cette fois-ci, nous ne monterons pas dans un train ou un bus, mais sur une selle. Pas une selle de cheval non, une selle de VTT. En effet, nous profitons d’un tour proposé par les agences de tourisme de La Paz pour avoir qq sensations fortes et nous rapprocher un peu de notre but. Voici le programme : grimper jusqu’à La Cumbre à 4700 m d’altitude en bus avec les vélos sur le toit, puis se mettre en selle et avaler 55 km de descente jusqu’à Yolosa à 1200 m d’altitude. 3500 m de dénivelé pour s’en mettre plein la vue et se doper d’adrénaline sur la ruta de la muerte !

La journée commence avec un p’tit dej copieux, partagé avec nos camarades cyclistes et nos guides. Une fois le plein de glucides avalé pour assurer la matinée et un café envoyé pour se réveiller, on signe une décharge. En résumé, elle raconte qu’un vélo est du matériel qui peut casser, qu’une perte de vigilance peut nous envoyer dans le précipice, etc. Une fois lue, la pression monte un peu mais on est là pour ça ! Vite, distribution des équipements et c’est parti !

Après 1h30 de bus environ nous voici enfin au départ. On enfile le casque, les gants, les protections aux coudes et aux genoux, on teste les freins de nos bécanes et on est fin prêt pour le premier tronçon. Pas la partie la plus aventureuse, mais qui met en jambe et nous donne nos premières sensations. En effet, la route est bitumée et certains segments sont munis de rambardes sur les cotés. On profite donc, les cheveux aux vents, des paysages qui défilent devant nos yeux. Seul inconvénient, les voitures en contre sens et les camions, qui eux doivent freiner plus que nous dans la descente et donc les doublements sont un peu difficiles, la visibilité étant jamais très bonne avec tous ces virages successifs. A fond les ballons, a doubler les camions et bus wahou, de bonnes sensations !

Arrivés plus bas, après environ 1h de descente, on remonte dans le bus, jusqu’au deuxième tronçon, le tant attendu. Ici commence véritablement le sport. Le chemin est caillouteux, bosselé et possédant de nombreux trous,  étroit et sans protection. Ici, c’est conduite à l’anglaise, en effet on doit rouler à gauche… coté ravin. Car les véhicules qui montent serrent la montagne à leur gauche. Pendant 2h30 environ, on va à fond dans les lignes droites et on freine dans les virages. (On n’est pas obligé d’aller à fond c’est pourquoi je ne le fais pas) On double les plus lents, on passe sous des cascades, on traverse les rivières et on ne regarde pas trop à notre gauche histoire de ne pas être aspirés par le vertige. C’est vraiment génial. Le plein d’adrénaline et des bras secoués !

La préparation et la descente se sont déroulées dans une bonne ambiance, les guides étaient très attentifs à notre sécurité et nous rappelaient les règles à respecter à chaque arrêt, tout en nous prenants en photo et s’amusant avec nous dès qu’ils le pouvaient. Après une bonne bière (la Judas) à l’arrivée, on alla déjeuner tous ensemble pour reprendre des forces. Pour nous, pas de retour à La Paz avec les autres, mais direction Coroico d’où nous prendrons ensuite un bus pour l’Amazonie.

Notre première journée sur Coroico commença sous la pluie. On profita donc du calme du village et de sa place, ainsi que de notre chambre d’hôtel pour nous reposer, bouquiner, regarder un film et écrire un article pour le blog … toutes ces choses que nous n’avons pas le temps de faire habituellement. Et oui, les vacances c’est vraiment très prenant ;-) (D’ailleurs à notre retour je pense me prendre 1 mois de vacances pour récupérer !). Voulant faire une balade dans ce coin, entre les Andes et l’Amazonie, on décida de rester un jour de plus en espérant un temps meilleur le lendemain. Et notre souhait fut exaucé, la journée suivante nous permit de visiter un peu les environs. Durant toute la durée de notre balade, nous fûmes surveillés par de majestueux condors et croisâmes bon nombre d’insectes en tout genre, dont des fourmis à la taille impressionnante courant sur leurs chemins creusés à la taille gigantesque, avec même des tunnels… pas de doute, l’Amazonie et sa faune est proche ! On termina cette journée avec une fondue au chocolat… Pas bon pour mon régime mais bon, on ne se refera pas ;-)


Fanch et Cécile
Cliquez ici pour les photos de la route de la mort...
Cliquez ici pour les photos de Coroico...

SORATA

Youhou on part de La Paz après presque 1 semaine à végéter ! Direction Sorata, a quelques 120 kms de là près du lac Titicaca, un peu plus au nord. Une petite bourgade d’où partent plusieurs randonnées sur 1 ou plusieurs jours.
Juste avant d’embarquer dans notre superbe véhicule, nous rencontrons un couple de Français, Alexis et Mélanie qui feront la route avec nous… Après 4h de voyage, finissant en une longue descente en fond de vallée via une route en lacets qui nous montra un premier aperçu de l’immensité de notre future terrain de jeu, nous arrivons enfin au village. Comme d’hab, 1ere chose à faire, trouver un logement. Nous étions tentés par le camping qui se situe à 30 mn du centre. Fanch part à la chasse aux infos, pour savoir s’il est plus rentable pour nous de dormir à l’hôtel dans le centre ou de payer un taxi qui nous conduirait au camping… Pas facile de choper des infos… mais après 3 ou 4 contacts avec les locaux il semble que le camping soit cher, et d’après les photos repérées dans l’association des guides ça semble très probable car camping de luxe. Finalement en Bolivie, prendre une chambre en dortoir ou avec salle de bain partagée revient souvent moins cher que le camping. Nous décidons donc de nous rendre à l’hotel « El mirador » qui, comme son nom l’indique, possède une superbe terrasse avec un beau point de vue. Arrivés à l’hôtel, celui-ci est en travaux et n’a plus de chambre double, nous voici donc à prendre une chambre de 4 avec Mélanie et Alexis.
Une fois installés, nous profitons un peu de la vue qui effectivement est magnifique !!! Puis nous partons à la recherche d’informations sur les randos avec guide, car les chemins n’étant pas indiqués, il est fortement conseillé de se faire accompagner pour ne pas se perdre et d’après le routard pour éviter de faire de mauvaises rencontres sur certains chemins. Nous optons pour une rando de 2 jours vers la laguna Chillata avec une mule pour porter nos affaires. Le rdv est prit pour le surlendemain, voulant nous faire un peu les jambes à haute altitude une petite journée avant et se balader avec nos nouveaux amis qui ne pouvaient pas beaucoup marcher. Cher au départ, mais réussissant à négocier un bon prix au final, on va pouvoir profiter du levé de soleil sur l’Illampù qui culmine à 6362 m au dessus du niveau de la mer.
Le soir nous déjeunons tous les 4 dans un resto où Fanch et moi avons commandé un lomo… mais la viande n’a pas du tout le goût de vache mais plutôt celui  que j’avais connu autrefois il y a très longtemps et que je n’aimais pas du tout du tout… à savoir du cheval… comme il y a peu de chevaux en Bolivie je pense que c’est plutôt de l’âne ! Bon, j’ai faim moi…aller on dit que c’est de la vache hein ?! Moi je pensais plutôt à du lama à la première bouchée… mais de toute manière préférant manger du cheval que de monter, ce steak de bourricot me régala !


Le lendemain, on s’est prévu une petite balade pour nous rendre aux grottes de San Pedro. En se renseignant sur les prix des taxis qui nous conduiraient là-haut, l’un d’entre eux nous parle d’une autre balade qui part d’un sommet d’où  nous pourrions accéder aux grottes après 2h30 de descente… A 4, ça fait un prix correct, nous voici donc partis pour une petite balade de 5h (2h30 pour aller aux grottes et 2h30 pour rejoindre le village). Si le temps n’était pas extraordinaire au départ, le soleil a vite pointé son nez et nous avons pu nous promener sous un bon soleil et donc bénéficier de vues vertigineuses sur les paysages Boliviens. La grotte ne m’a pas éblouie (normal il faisait noir). Les chauves-souris se sont fait plus que rares, et les luminaires à l’intérieur sont pour moi une mauvaise idée, l’ambiance aurait été nettement plus… cavernesque et moins grotesque avec uniquement des frontales. Mais il faut reconnaitre que la lagune intérieure, que l’on peut longer sur toute sa longueur, est tout de même un bon souvenir. Ce fût l’occasion pour moi de prendre aussi un mini cours de photo avec Alexis, ce qui me réserve de bonnes heures d’entrainement ! Une très bonne balade qui s’est terminée par une petite virée en camion pour nous redescendre au village ! Nous sommes arrivés au moment où les travailleurs finissaient leur journée de travail, et on a bien fait de profiter de l’offre car nous serions certainement arrivés de nuit, et puis Fanch et moi avions rdv avec notre guide pour discuter des repas de notre rando. J’avoue qu’à la vue du guide, j’ai un peu pris peur… Il n’inspirait pas du tout confiance… mais bon, on ne va pas s’arrêter à ça ! Aller zou, on part tous les 3 arpenter les rues de Sorata à la recherche de nourriture pour notre petit périple… Il prend les choses en main et achète pour nous tout ce qu’il lui sera nécessaire à l’élaboration de nos repas ; voilà une bonne chose de faite, on peut aller dormir tranquille ! Le rdv est donné pour le lendemain 8h.

Alexis et Mélanie nous abandonnent et se réveillent de bonne heure pour prendre le micro vers La Paz. On se lèvera peu de temps après pour préparer nos affaires, duvet, couverture, pyjama, tente, matelas… On arrive à l’heure au rdv mais pas de guide…. Bon, ben on va se prendre un café puisque nous n’avions même pas pris le temps de le faire à l’hôtel… notre guide nous retrouve dans notre troquet et là nous explique qu’on peut prendre tout le temps qu’on veut car de toute façons l’ascension jusqu’à la lagune ne dure que 3h30… Ah bon ?
Bon, on monte dans le taxi qui nous amènera à la maison de notre guide d’où nous ferons connaissance avec notre 4ème larron, à savoir la mule !

Après 30mn, nous arrivons au petit village du guide, nous chargeons la mule et nous pouvons enfin partir… il est 10h40 ! (oui le sommeil le matin pour Cécile est une affaire sérieuse avec laquelle il ne faut pas trop rigoler vous l’aurez compris pour ceux qui ne l’a connaisse pas… perso assez lève tôt mais pas très patient j’ai trouvé le temps long avant de démarrer la rando!!!)
Le point de départ est à 3000 m d’altitude et nous devons monter jusqu’à 4200 m !!! Autant dire, qu’à cette hauteur nous avons du mal à respirer et donc que notre pause déjeuner fut la bienvenue après 1h30 de marche lente, très lente ! Au moment même où l’on déchargeait la mule, une averse est survenue… notre guide bien embêté, ne savait comment faire pour nous abriter… il sortit sa toile de tente et essaya à l’aide de bout de bois de faire un abri ! On pouvait y entrer en rampant et une fois dessous, s’asseoir en tailleurs… Après cela  il s’attèle à la préparation du repas et coupe le concombre, les tomates et le fromage afin de préparer des sandwichs (euh…on pouvait le faire nous-mêmes ça non ?) et là surprise… nous n’avions pas payé la nourriture  pour nous 2 mais bien pour 3 et le comble c’est qu’il s’est permis de nous dire qu’il manquait du thon à mettre dans ce sandwich (euh…c’est pas toi qu’a fait les courses ?... et le pire pour moi, c’est qu’il m’a interdit de finir le fromage prétextant ne pas avoir de viande pour le repas du soir, sacrilège !!! ;-)

On repart après ces bons sandwichs dans un épais brouillard qui malheureusement ne nous quittera pas jusqu’à notre arrivée. Pas de chance donc, on espère simplement que le lendemain le soleil sera de la partie histoire de savoir si tous ses efforts en valaient la peine ; car oui, nous en avons bien bavé à monter jusqu’à cette fameuse lagune !




Un bon diner bien chaud préparé par notre superbe guide et au lit…à 4200m dans la brume imaginez un peu le froid glacial qui nous transperça jusqu’au os toute la nuit ; même mon adoré a eu froid alors c’est pour dire…

Mais le lendemain…..le lendemain une vue splendide s’offrait à nous. On ouvre la tente, et là c’est grandiose ! Le nez dans le lac, 4 m en contrebas, et en levant les yeux, la tête de l’Ilampù qui nous observe. On sort, on se frotte les yeux pour être certain de ne pas rêver, et faisons le tour du propriétaire. En montant  sur une hauteur à quelque m du campement, on pu profiter d’un superbe paysage à 360°, des chaines de montagnes et leur reflet dans la lagune. 

Finalement, la brume de la veille nous aura évitée la sensation de faire un aller-retour. L’aller fut dans une ambiance « bal des vampires », dans le brouillard et le froid. Le retour fut dans une ambiance « seigneur des anneaux », dans une immensité de vallées verdoyantes devant qq sommets enneigés. Cécile mal en point eu besoin de faire plusieurs pauses, mais le guide, étant payé de la même façon si on arrive à 11h ou 16h marchait loin devant avec sa mule, et dès que nous arrivions à sa hauteur repartait de plus belle. Très moyen je trouve pour quelqu’un qui se dit guide. Mais nous avons quand même bien profité de cette magnifique descente, croisant de temps à autre les pâturages de vaches et de moutons et leurs bergers.
Après avoir laissé la mule chez elle, on regagna le village en taxi, en mode Tetris étant 9 dedans (+ 1 bébé secoué). Une bonne douche, un bon aprem de repos et un bon pique macho (plat local : petits morceaux de viande, fines tranches de saucisses, œufs durs, oignons, poivrons, tomates, olives, fromage, le tout monté en pyramide sur un lit de frites, avec hélas trop de mayonnaise pour nos papilles).

Nous avons vraiment beaucoup aimé ce coin tranquille de Bolivie. En partant, nous avons fait un bout de route avec un autre couple de Français, qui eux avait trouvé sur La Paz une carte des environs de Sorata. Nous conseillons donc vivement aux voyageurs d’en faire autant, et de ne pas prendre de guide via l’association des guides du village qui laisse vraiment à désirer. Autre option pour rando faciles, discuter avec les taxis de la place pour se faire conduire plus haut et redescendre à pied au village sur le reste de la journée. Sinon pour les randos de plusieurs jours, ou pour aller jusqu’au glacier et plus haut encore, l’association des guides est surement une bonne option en négociant les prix et surtout demander un guide dont les éloges auront été faits par les autres voyageurs rencontrés auparavant au village…

Ps : j’ai oublié de raconter le coup de la canne à sucre de maïs…ou tout bon guide nous aurait fait goûté après avoir demandé ce qu’il tenait dans sa main ; mais lui s’est contenté de la manger en solo !

Grosses bises froides à tous !

samedi 28 avril 2012

LA PAZ et ses environs

"La Paz (officiellement, Nuestra Señora de La Paz) est le siège du gouvernement bolivien. Elle est pour les Boliviens la capitale administrative du pays, Sucre étant la capitale constitutionnelle. Les trois pouvoirs sont également séparés entre ces deux « capitales » : les pouvoirs exécutifs et législatifs à La Paz  ; le pouvoir judiciaire à Sucre. La Paz est située à une altitude de 3 660 m. Le sommet du Nevado Illimani, qui culmine à plus de 6 000 m de haut, surplombe la ville."


Après notre petit séjour à Samaipata nous avons dû retourner à Santa Cruz pour prendre un bus en direction de La Paz. Nous avons donc choisit la compagnie « El Dorado » qui était conseillée par le routard, pour un trajet de nuit d’une durée d’environ 17h. Un bus en cama avec toilettes, chauffage, télé et lumière… avec une énorme pancarte derrière leur guichet indiquant en lettre majuscule « Cama con baño ». Enfin ça c’est ce qu’ils nous ont dit au guichet car la réalité était tout autre…, un bus au confort et à la propreté plus que sommaire et surtout… pas de toilettes !!! Imaginez 17H de bus sans chiotte… Pour la 1ere fois depuis le début de notre voyage Fanch s’est énervé après les mecs de la compagnie, et malgré mon espagnol rudimentaire ils ont compris le message. Enfin le fait qu’il ait poussé sa gueulante cela a joué en notre faveur car le bus s’est arrêté en pleine campagne quand je leur ai demandé. Je leur ai même demandé de me rembourser le boliviano payé lors de la halte dans des toilettes en bord de route, c’est pas une question d’argent (environ 10 centimes d'euro) mais juste pour le principe !!! Car si dès le départ ils avaient été honnêtes, je n’aurais pas fait tant d’esclandres, mais leur façon de faire prend vraiment le client en otage et un collègue Péruvien leur en a mis aussi plein la tête (et lui maîtrisait très bien l’espagnol !). Pour les voyageurs on déconseille fortement donc de voyager avec cette compagnie (EL DORADO), ayant rencontrés depuis des touristes qui ont vécu exactement la même chose que nous avec cette dernière. Sans toilettes, sans lumière, sans chauffage et sans télé. La télé ce n’est pas très important, quoi que sans lumière c’est une bonne occupation sur un aussi long trajet, mais sans chauffage en pleine nuit et à haute altitude c’est déjà beaucoup moins drôle ! Ce petit désagrément ne m’a pas empêché de profiter du paysage en journée, me rappelant étonnement un peu la Patagonie, mais avec des parcelles cultivées et plus de relief aussi.


Bref, après ce long trajet nous étions enfin à La Paz  qui est étagée de 3200 à 4000m.
Je m’étais bien préparée en chiquant de la coca une bonne partie de la nuit. Donc à part le manque de souffle ça allait à l’inverse de Fanch qui a commencé à avoir un mal de tête qui l’a couché au final pendant 2 jours. Depuis, j’ai toujours mal de tête aux environs de 3500m, et tout va bien au dessous et au dessus… bizarre bizarre, à moins que ce soit l’effet feuille de coca qui s’inhibe à cette altitude chez moi!
J’ai pu aller pendant ce temps à la découverte de la ville…c’est une ville assez surprenante qui est encaissé entre des montagnes et dont chaque cm2 ont été rentabilisé ! Cette ville est également la1ère que l’on découvre sans quadras, c’est un peu brouillon mais du coup ça lui donne un air sympathique. Sur tous les trottoirs, des boliviens qui vendent des produits de toutes sortes soit dans des petites cahutes en fer ou des petits stands ou encore à même le sol. C’est le bordel, c’est vivant, c’est bruyant mais qu’est-ce-que c’est chouette !
Cette ville est également la seule au monde où il faille descendre pour se trouver dans les beaux quartiers, le centre étant encaissé en fond de vallée et les banlieues plus pauvres s’étirant vers le haut sur une surface gigantesque posée sur l’Altiplano. C’est effectivement le résultat des conditions climatiques ! A presque 800m de dénivelé on comprend pourquoi ! Du coup, ce qu’ils appellent l’Alto est la partie la plus haute, soit 4000m d’altitude qui n’en finit plus de s’étendre, elle comprend 800 000 habitants !!!


Certaines rues sont tellement en pente, que ce sont purement et simplement des escaliers. Nous avons grimpé jusqu’au point de vue Killi-killi et de cet endroit la vision de cette ville est vraiment vertigineuse, avec ses quelques tours et son stade de foot au centre, et toutes ses habitations en briques qui grimpent le long de ses flancs jusqu’à perte de vue. Sans oublié le mont Illimani enneigé qui se dresse derrière elle à 6439 m d’altitude.


Les habitants possèdent très rarement leur propre voiture et le mode de transport le plus utilisé est le micro (petit bus) et le taxi ! Les chauffeurs rentabilise l’espace de leur véhicule de façon impressionnante, les bagages sur le toit bien sur, et les gens imbriqués les uns dans les autres. Autant le permis de conduire semble inutile ici, le klaxon le plus fort ayant la priorité, autant la maîtrise du jeu Tetris s’avère primordiale.


Notre arrivée à La Paz a été l’occasion pour moi de gouté pour la première fois un steak de lama. Pas mauvais, viande assez forte au gout et tendre, mais qui ne remplacera pas la bonne viande de vache pour moi ! Nous mangeons bien et pas cher dans l’ensemble, et avons même trouvé une petite mamie sur le marché vendant un bon fromage (le premier depuis le début de notre voyage).

Nous sommes restés quelques jours dans cette ville pour nous accoutumer à l’altitude et laisser le temps à nos petites alvéoles pulmonaires de se dilater et à nos petits globules rouges de se multiplier. Nous y repasserons par la suite 2 ou 3 fois, car La Paz est le passage obligé dans ce coin de Bolivie entre les Andes à l’ouest, l’Amazonie au nord, et le Salar au sud. Mais nous avons déjà visité quelques uns de ses proches environs (voir ci-dessous).



Tiwanaku :

Une petite excursion à 70 km de La Paz… le site de Tiahuanaco ; symbole de la civilisation qui précéda les incas. Ce sont les Wakaranis, qui vivaient de pêche, élevaient des lamas et cultivaient la pomme de terre, qui ont donné naissance à cette société fascinante. Ce site connu son âge d’or du 8ème au 12ème siècle après JC, au terme d’un long processus évolutif de plus de 2000 ans. C’était la capitale d’un empire théocratique Aymara qui s’étendait au-delà du lac Titicaca après avoir fusionné avec l’Empire wari au Pérou, c’était également un centre culturel. Ses habitants, qui, en outre, savaient traiter les métaux, avaient de fines connaissances en maths, en astronomie, et , surtout, en ingénierie hydraulique et en agronomie. Ils furent dans les premiers en Amérique du Sud à utiliser la pierre pour créer de grandes constructions permanentes (et vu les restes du site, ils le faisaient plutôt bien !). Il est bien possible que ce soit eux et non aux Incas que l’on doive les célèbres chemins précolombiens autour de La Paz car ils avaient développé tout un savoir pratique. Tant et si bien d’ailleurs, que leurs techniques agricoles, les suka kollus, sont aujourd’hui considérées comme une alternative crédible aux techniques actuelles très peu productives.
Mais qu’es-ce que les suka kollus ? Les suka kollus est le système de culture andine où s’intercalent les plateformes cultivées et les canaux où circule l’eau.  Etymologiquement, Suka signifie sillon ou culture, kollo signifie tas  ou colline. Les canaux se disent Suka Uma  (Uma signifiant eau). La principale caractéristique des Soka kollus est la modification du climat environnant en dotant les cultures d’une plus grande humidité et régulant la température. Ceci évite le manque d’irrigation et l’excès de froid ou de chaleur.

La pyramide de Akapana :

En mauvais état par rapport aux autres lieux du site, on peut tout de même se rendre compte de sa grandeur jadis.







Le temple semi-souterrain :


Enfoui à 2 m de profondeur, ce temple représente le monde où vivent… les morts, et les êtres à venir. Il contient 172 têtes anthropomorphes de roches volcaniques.






Le temple de Kalasasaya :



Kalasasaya signifie « pierres dressées » en aymara. Ces murs de pierres sont d’une rectitude parfaite sur environs un carré de 125 m de coté. Ce temple servait au culte du soleil et représente le plan céleste. Les dessins de la porte du soleil représentent des hommes condors ou des divinités comme Viracocha.

Il y a également dans ce temple la statue avec les bras repliés sur le torse, qui fut le motif d’une expédition pour tenter de démontrer l’origine polynésienne de cette civilisation. Cette thèse est réfutée aujourd’hui.




Mais les amateurs de bandes-dessinées reconnaitront certainement quelques détails du « Temple du soleil » d’Hergé. En effet, toutes les icônes et symboles prétendument incas de sa BD viennent d’ici.
Il y a également plus loin la porte de la lune.

Chacaltaya :


Un peu plus loin de La Paz, le sommet Chacaltaya, qui culmine à 5490 m d’altitude. Jusqu’en 2009, il s’y trouvait la station de ski la plus haute du monde. Mais hélas, la fonte total du glacier l’a rayé de la carte (il commence à bien faire le réchauffement climatique, il dépasse un peu les limites des portes entre-ouvertes sur ce coup là !!!). Les flancs sont une multitude de blocs d’ardoise brisés sous l’effet de l’infiltration puis de la congélation de l’eau de pluie dans ses veines. 
D’ailleurs, ils sont quadrillés d’appareils, que j’imagine être des sismographes, leur équilibre paraissant très fragile. A cette altitude, le manque d’oxygène se ressent vraiment et il fallu plusieurs pauses pour monter à pied les 900 derniers mètres (les milliers précédent étant effectués en bus c’est beaucoup moins fatiguant, mais aussi beaucoup plus effrayant vu l’étroitesse des routes et le précipice les longeant). Mais ça vaut vraiment le coup. J’ai pu toucher mes premières neiges du voyage, et admirer un panorama à 360° magnifique : vue sur le lac Titicaca, le mont Potosi qui pointe à 6088 m de hauteur et une chaine de montagne enneigée en arrière plan, plus près des lacs émeraude et rouge (l’alcool non ! l’eau ferrugineuse oui !!!) et de l’autre coté LA PAZ gigantesque noyée dans la brume.





Valle de la luna :

Puis après notre escalade du Chacaltaya, nous sommes revenus vers La Paz pour la dépasser vers le sud et se rendre à la vallée de la luna. Je ne sais pas si le Chacaltaya avait mis la barre trop haute, mais cette vallée ne m’a pas emballée plus que ça (et puis ça m’étonnerai que la Lune ressemble à ça une fois dessus !!!). Les mouvements tectoniques des aires secondaire et tertiaire sont à l’origine de ces formations, emprisonnant  alors entre les cordillères l’eau de mer en un gigantesque lac qui s’étendait du lac titicaca au salar d’Uyuni. Cette partie du lac asséchée ensuite, les sédiments furent (et sont toujours) sculptés par les pluies, les eaux souterraines et les vents, pour formés ses colonnes en pics et ses cavernes.


Cette visite aura eu le mérite de nous faire tomber par hasard sur une troupe de danse amusante. Ne se prenant pas au sérieux, les danseurs s’amusaient et nous ont bien fait rire aussi. Filmés pour la télévision je pense, nous ne savons pas pour quel évènement, et non plus le nom de leur instrument qu’ils tiennent dans la main et qui fait un cliquetis en le faisant tourner. Mais nous l’apprendrons certainement très bientôt…