mercredi 9 mai 2012

RURRENABAQUE

"Rurrenabaque, ou simplement Rurre, est une ville du département de Beni, en Bolivie
Elle est située sur la rivière Beni, à238 km au nord-est de La Paz, la capitale de la Bolivie. 
Rurrenabaque est devenue un important centre touristique, car elle est une porte d'entrée du Parc national Madidi."

En route pour l’Amazonie !!!! Depuis le temps que Fanch en rêve….Mais voilà, l’Amazonie ça se mérite et s’est au terme d’un looooong voyage que nous y arriverons….

Ce n’était pas la 1ere fois que l’on entendait dire que la route qui menait à Rurre était longue et dangereuse et ceux qui nous en parlaient nous certifiaient que nous ferions l’aller en bus mais que pour le retour nous choisirions la voie des airs (c’est mal connaitre mon homme que de penser qu’il préfèrerait l’avion aux routes !).
Donc, notre voyage débuta à Coroico où nous avons pris un micro (petit bus/taxi) pour nous rendre à Yolosita d’où notre bus passait à 14h30….l’attente commença…il arriva enfin à 16h30 ! On monte, on s’installe et là on sait que les 15h de route prévu se feront dans un total inconfort si bien que Fanch à peine assis me dit qu’il veut descendre et repartir vers La Paz(en effet, à la place d’un coussin moelleux, une belle barre en fer pour reposer mon coccyx) ! On n’a pas attendu pour rien, courage !!! A peine 20 mn plus tard, nous voici bloquer sur la route par des travaux et on apprend alors qu’ils ne l’ouvriront qu’à 18h. Attente. On peut enfin repartir…sur une route étroite, le bus longeant le ravin (cf article sur la route de la mort ; les véhicules descendants roulent à gauche) et allant à toute vitesse…et là, je regrette de ne pas avoir suivit l’idée de Fanch de ne pas rester dans ce bus, du coup rongée par le stress je lui triture la main ! On prit, on ferme les yeux…mais pourquoi roule-t-il si vite ??? On comprend à cet instant le pourquoi du nom de cette route, la ruta de la muerte. Beaucoup plus effrayante en bus qu’en vélo, on avale la poussière et on guette les éboulements en bord de route.  La course et les doublements entre les bus et les croisements avec les camions obligeant la marche arrière n’aide pas à nous rassurer. On arrive enfin dans la plaine où l’on s’arrête pour dîner mais également pour nous soulager, car en Bolivie ils ne connaissent pas les bus avec des toilettes ! La fin du voyage se déroula un peu mieux, je n’ai pas beaucoup dormit car cette route est cabossée et cela remue beaucoup mais nous arriverons à bon port, à midi le lendemain de notre départ (20 h de transport, plus que les 15h annoncées par l’agence mais moins que les 30h vécues par beaucoup de touristes rencontrés, on s’en sort pas si mal).

Notre mission de la journée : trouver un tour opérator qui nous fera découvrir un bout d’Amazonie pour 3 jours et 2 nuits (hélas le temps est compté, notre visa arrivant à son terme, on doit le renouveler au bureau d’immigration sur La Paz dans 5 jours, et vu l’imprévisibilité des transports c’est tendu).

Nous choisirons l’agence Mashaquipe qui certes, a des prix assez élevés mais dont le programme est très alléchant. Et, malgré notre insistance nous n’obtiendrons qu’une remise des plus ridicules, on espère juste au moment de donner tout cet argent, qu’on ne le regrettera pas ! C’est une agence gérée par les communautés vivants dans le parc naturel de Madidi, et dont les salariés sont nés dans ce parc. De plus, cette une des rares agences minimisant un maximum son impact négatif sur l’environnement, et ayant un obtenu un label d’ethno eco tourisme. Pas de pêche au piranhas prévus (normal puisque protégés dans cette partie du parc), pas de bars ou boites de nuits dans la forêt (normal pour profiter des bruits de la foret) et pas de guide ne parlant pas espagnol et étant aussi à l’aise que nous dans la foret (normal pour un trip en Bolivie et dans un endroit où toutes les plantes ont un pouvoir médical par exemple). 

On rentre à l’hôtel pour profiter du superbe coucher de soleil en buvant une petit bière et puis on prépare nos sacs pour notre aventure.

Levés tôt, nous laissons nos gros sacs à l’hôtel puis nous allons nus faire un somptueux petit dèj avant notre rdv à l’agence à 8h30. Rencontre avec nos 2 coéquipières, 2 canadiennes, une vielle et une plus jeune. L’une d’entre-elles réside en Bolivie où elle donne des cours d‘Anglais ; et comme tous les anglophones, ne parle pas un mot d’Espagnol !

Aller, c’est parti, on monte tous dans la barque qui nous emmènera vers notre campement. Après 1h de navigation sur le fleuve Tuichi, nous nous arrêtons dans une famille qui cultive de la canne à sucre pour en faire du jus, du sucre solide et du miel. Nous commençons par un petit tour dans la propriété où nous découvrirons toutes sortes de fruits dont un citron géant et des fèves de cacao. Après cela, nous nous mettrons au travail autour du pressoir pour extraire le jus de la canne que nous dégusterons ensuite. La canne à sucre et le cacao ne sont pas endémiques, mais permettent des revenus aux communautés. Hélas, la première est devenue envahissante et on pu l’observer tout le long des rives de la rivière. Le jus de la canne à sucre est vraiment succulent mélangé avec du jus de citron pressé. En revanche, je préfère largement le miel fabriqué par les abeilles.

Courte visite mais très intéressante, nous reprenons les eaux pour 2h.





A l’arrivée, des dizaines de papillons nous accueillent, plus beaux les uns que les autres. Ils se concentrent là où il y a du sel, ce qui permet d’en observer par dizaines, plus jolis les uns que les autres. On y est !!! Enfin dans la jungle. On marche 5mn jusqu’au campement et là, la magie commence…Des bungalows de construction locale, des hamacs suspendus aux arbres et surtout des insectes partout et le bruit de la forêt…







Après le déjeuner, une balade de 3h était prévue. Notre guide, Eber, nous apprendra différents noms de plantes et d’arbres, ainsi que leurs utilisations médicinales (contre l’arthrite ou la diarrhée, pour soigner des fractures, etc.), nous fera goûter quelques fruits et même des termites pour Fanch (pas mauvaises, un petit gout poivré reste sur la langue). On découvrit même un arbre dont l’écorce a le gout d’ail et qui est utilisé pour la cuisine, ainsi que des herbes citronnées qu’on gouta en infusion une fois la balade terminée. On traquera également la trace de cochons sauvages… Cette partie était assez drôle…on courait, Eber s’arrêtait pour nous montrer son nez, il écoutait les bruits, imitait le bruit que les cochons font en cassant les cocos en tapant sa main sur sa joue, puis repartait en courant…à leur approche l’odeur se fit plus forte, puis nous avons finit par les voir mais eux aussi nous avaient sentis et ont couru à notre arrivée. On put quand même les apercevoir à travers les branchages. En revanche, on pu suivre la trace et observer un petit cochon, juste né avec un bout de placenta sur son dos, criant pour appeler sa mère.







De retour au campement, après une bonne douche froide et un dîner moyen (pas vraiment typique) Eber nous emmena dans le jardin à la recherche de…tarentules ! Et elles sont si grosses, si impressionnantes et si belles qu’elles ne m’ont même pas fait peur ; ceci-dit j’étais moins fière quand Eber nous dit qu’il y en avait 2 logées dans le toit de notre fare…gloups… Eber nous expliqua qu’elles restaient au même endroit plusieurs semaines, sortant seulement la nuit pour se nourrir et faire des réserves, pour ensuite muer et grandir avant de repartir vers un nouvel endroit et recommencer. Elles sont inoffensives et timides.




Mais bon, la nuit fut quand même bonne mais courte car nous nous levions à 5h pour une balade de 2h au lever du jour. Malheureusement nous n’avons pas été très chanceux et nous n’avons pas vu d’animaux seulement les traces dont celles de jaguar ! On essaya également de débusquer une famille de singe hurleur qu’on entendait, en vain, mais les traques sont toujours aussi excitantes. Mais la balade fut bien sympathique et nous mit en appétit. Un bon petit dèj’ nous attendait et cette fois c’était copieux avec des saveurs locales : des galettes de Yuca/fromage (le yuca est un tubercule, moins bon que le Uru mais meilleur que le taro, d’ailleurs il y avait également un arbre appelé arbre à pain mais qui n’était pas le même qu’en Polynésie Française) du jus de fruit frais et pleins de bonnes choses.

Rassasiés, nous repartîmes pour une balade de 3h de l’autre côté du fleuve. C’est là que vivent les singes araignées. 
Le long de notre promenade nous pûmes voir différentes sortes d’oiseaux dont des toucans, des traces de fourmiliers, des terriers de tatous, des écureuils et bien sûr des arbres ! Et pleins de colonies de fourmis !!! Des rouges, des noires ! Des petites, des grosses (la fourmi militaire mesure jusqu’à deux cm) ! En plein documentaire animalier, par exemple les fourmis transportant des feuilles pour cultiver une espèce de champignon dont ensuite elles se nourrissent !!!



Retour au camp, après le déjeuner on prépare nos sacs car Fanch et moi partons seuls avec le guide (et son frère) pour une nuit en pleine jungle.

Après une marche de 3h, où nous avons vu de nouveau des cochons sauvages, nous découvrons le « refuge ». On laisse nos sacs et on repart pour 20 mn de montée pour nous rendre à un super point de vue où nous avons pu voir de magnifiques perroquets rouges et bleus et surtout admirer l’immensité de la nature. Les cris des perroquets, la pleine lune, quelques arbres fleuris roses au milieu de l’étendue immense verte, deux capibaras en farniente au bord de la rivière, c’était vraiment très apaisant et impressionnant à la fois.


 Sur le chemin du retour alors que le jour avait laissé la place à la nuit nous pûmes croiser le chemin de serpents. De petites tailles, ils ne m’ont pas effrayé ! Petits mais venimeux, ils étaient plus effrayés que nous mais nous pûmes les contempler sous la lumière de nos frontales.


Enfin rentré au campement, le bon dîner préparé par Eber et son frère était le bienvenue après cette longue journée de marche ! La soirée fut très sympa et les conversations enrichissantes et pour nous aider à bien dormir, Eber sortit une bouteille de vin rouge. A peine couché, Fanch s’endormit, il me fallut un peu plus de temps, un peu stressée par les bruits m’entourant ! Une bonne moustiquaire pour nous protéger des insectes et un orchestre symphonique de cigales et de hiboux pour nous bercer… il me faudrait ça chaque nuit ! Mais le pire pour moi, c’était cette grosse envie en pleine nuit qui me força à quitter la moustiquaire et m’enfoncer dans la nuit noire et obscure…Mais personne ne m’attaqua et j’ai pu aller me recoucher auprès de celui qui dormait d’un sommeil de plomb !




 Saine et sauve au réveil, un très bon petit dèj nous attendait. Des bons beignets préparés par Eber et son frère, des œufs avec du café et du thé, ça c’est du camping de luxe !

La matinée s’annonçait plus reposante. 30mn de marche avant d’arriver au bord de la rivière où nous retrouvons les 2 Canadiennes pour la construction d’un radeau ! Sa construction fut relativement rapide et nous pûmes y monter à 5, une de nos 2 comparses préféra reprendre la barque. C’est bon les copains, on peut s’inscrire pour Koh Lanta !!! Et là, 2h sympathique de descente du fleuve nous attendait avant de rejoindre le grand campement pour un dernier déjeuner. Durant la descente du fleuve, on pu se baigner pour se rafraichir et aussi observer une famille de singes hurleurs, aussi curieux que nous au sommet de leur arbre. Après le déjeuner, une sieste dans un hamac et un dernier tour au point de vu près du camp.

Au moment du départ, j’ai vraiment eu beaucoup d’émotion et c’est certainement l’endroit dont le départ m’a le plus attristé. J’aurai vraiment aimé y rester plus longtemps, m’enfoncer plus profondément dans la forêt et m’immerger complètement dans ce milieu. Apprendre à reconnaitre les plantes et leurs utilisations, repérer le passage d’animaux avec leurs empreintes et leurs odeurs, etc. Avant l’Amazonie était un rêve, maintenant c’est un objectif de futures étapes j’espère dans les prochains mois de notre voyage. Car nous n’avons pas encore entendu ni vu de jaguar !!!

N’ayant rien à faire sur Rurrenabaque (Rurre pour les intimes), on prit un bus le soir même pour nous ramener à La Paz. Cette fois-ci, j’ai regardé attentivement l’état des roues… après 1h de retard, on démarra vers 20h on pu apprécier un meilleur confort qu’à l’aller. La nuit s’est bien passée, mais vers 9h le lendemain, belote et rebelote, on fut bloqué en raison de travaux. La route a rouverte à midi et, pour rattraper le retard ou par énervement, le chauffeur qui jusque là était plutôt calme a mis la gomme, hélas sur la route de la mort. Puis pour nous finir, vers 16h un bloqueo (grève) nous bloqua sur l’altiplano à plusieurs km de la ville. Pas le choix, on dû descendre du bus, récupérer nos bagages et finir à pied. Autant dire qu’arrivés dans le centre, vers 18h, on était lessivés, crades, transpirants et affamés ! On s’offrit donc le luxe d’un hôtel 3 étoiles, rien d’exceptionnel, juste de l’eau chaude et du calme, qui nous fit le plus grand bien !

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