EL CHALTEN

El Chalten... Notre arrivée dans ce merveilleux endroit fut assez originale. En effet, nous avons décidé de changer notre façon de voyager…Le prix des bus étant exorbitant en Argentine, nous avons décidé de poursuivre notre chemin en stop (se dice « hacer dedo » en castellano). Nous avons testé ce nouveau mode de transport sur la petite distance d’El Calafate à El Chalten soit 230 kms. Ce fut un essai plutôt concluant ; 1 petite heure d’attente avant qu’un homme nous prenne. Il prit également 2 autres auto-stoppeurs à la sortie de la ville : un Français (Antoine) et un Argentin (Uriel) (au niveau d’un des nombreux barrages policier, présents à chaque frontière nationale et provinciale, et éparpillés sur toutes les routes, dont le but principale est de limiter le trafic de drogue dans le pays. A chaque contrôle, il faut donner son identité, sa profession, d’où on vient et où va, où on habite etc.). Après 40 mn de voyage une alerte sur le tableau de bord retentit….Notre conducteur s’arrêta…la courroie du radiateur venait de rompre…

Nous voilà en panne au beau milieu de nulle part en pleine Patagonie ! Notre conducteur nous demanda de reprendre le stop plus loin car son job lui interdisait de prendre des auto-stoppeurs. Une chance pour nous, alors que nous finissions de décharger nos sacs une voiture benne passa… (Ce qui est très rare sur cette route 40, pour vous donner une idée nous avons dû croiser 3 voitures sur plus de 200 bornes !). J’ai juste eu le temps de mettre mon pouce…et elle s’arrêta, c’était une famille déjà nombreuse, 6 personnes. Ils nous ont gentiment proposé de monter dans la benne ; nous voici donc tous les 4 dans la benne avec nos sacs, autant dire un peu serrés ! Nous avons pu admirer ce bout de Patagonie dans toute sa splendeur en voyageant de cette façon. Nos regards se sont posés sur des vues panoramiques magnifiques, avec à l’horizon des plaines désertiques ou des montagnes enneigées, des lacs au bleu profond et un ciel panaché de nuages effilochés aux formes plus bizarres les unes que les autres les surplombant. On est arrivé à destination un peu courbatus (et un bon mal de dos perso), frigorifiés mais  quel bonheur !

El Chalten est vraiment un endroit magique avec des paysages absolument extraordinaires…Fanch et moi sommes d’accord pour dire que, pour le moment, c’est l’endroit que l’on a préféré de notre voyage. Dès débarqués de la benne dans ce village au bout du monde, créé il y a seulement une vingtaine d’année et qui connait depuis une expansion super rapide, nous avons pu admirer le mont Fitz Roy (3441m) et le Cerro Torre (3138). Pour la petite histoire, les indiens appelaient le Fitz Roy « Chalten » qui signifiait volcan, car son sommet caché très souvent dans les nuages fait penser à un volcan en irruption.  Avec ses touristes alpinistes ou randonneurs, El Chalten est bien plus agréable à vivre que El Calafate et son toursime de luxe. Nous nous sommes installés au camping sous un soleil radieux, soleil qui ne nous quitta pas durant notre séjour, on peut dire que l’on a été particulièrement chanceux puisqu’apparemment c’est assez rare, il y a toujours un vent à freiner les plus courageux ! J’avoue que sans le soleil j’aurai eu du mal à supporter les températures particulièrement fraîches…tous les matins une petite gelée recouvrait notre tente ! Uriel et Antoine se sont également installés au camping ce qui nous a permit de passer de bonnes soirées où la combinaison Argentin/Français qui parle très bien l’Espagnol nous a bien fait progresser dans cette langue.

Nous sommes restés 6 jours à alterner de superbes randos et repos. Toutes les randos étaient plus belles les unes que les autres, les photos parleront d’elles-mêmes (mais pas encore assez pour ressentir les immensités, les contrastes entre les différents biotopes, les lumières,  tout ce qui faisait de chaque minute un moment exceptionnel et qui parfois donnaient des frissons). Malheureusement pour moi, elles ne furent pas une partie de plaisir souffrant, je pense, d’une tendinite à l’accroche fémur/bassin ce qui me faisait particulièrement souffrir dans les montées….et ça grimpe beaucoup par ici ! 1000m de dénivelé en 4h sur notre première balade et 400m en 2h pour la dernière ; mais je ne regrette absolument pas d’avoir serré les dents car cela en valait vraiment la peine !

Pour tous ceux qui veulent découvrir l’Argentine…je ne peux que leur conseiller d’aller visiter cette superbe région qu’est la région des glaciers d’EL CHALTEN ! Néanmoins, ses glaciers ne sont pas aussi spectaculaires que le glacier Perito Moreno… mais c’est vrai que ce coin de Patagonie dégage une ambiance, elle, spectaculaire !!! Et avec les rayons du soleil, tout devient magique !!!

Dans toutes nos randos, nous avons traversé à un moment ou un autre des forêts de Lenga, je suis donc obligé de vous en dire deux mots. Nothofagus Pumillo est une espèce endémique qui existe seulement dans la région andine du Chili et d’Argentine. Sa feuille a toujours deux lobes entre chaque nervure. C’est un arbre caduc, qui perd ses feuilles en mai et en fait de nouvelles au printemps. En ce moment, les feuilles commencent à prendre leur couleur d’automne, ce qui est très joli, et j’imagine que toutes les étendus rougeoyantes vers le mois d’avril doivent valoir le détour. Les arbres n’avaient plus de fleurs, qui sont difficiles à voir apparemment, étant de couleur verte. J’ai eu la chance aussi de croiser sur ma route un après-midi un couple de Carpintero Grande, qui martelait quelques arbres. Le mâle (qui a une tête rouge alors que la femelle est toute noire) pilonnait les troncs avec une violence impressionnante, et chaque coup, très rapide et très rapproché, résonnait au loin. Je suis resté un long moment à les observer, c’était génial.

Si notre arrivée en stop fut relativement facile, on ne peut pas en dire autant de notre départ….On a perdu une journée entière à essayer de sortir de la ville ! Perdant espoir devant le nombre réduit de voiture nous avons finalement pris un bus à 3h du mat’ en direction de la côte Est, où on nous avait dit que le stop était plus aisé. La journée fut vraiment très longue….

A nous la côte Est et sa route 3 où, on l’espère les voitures seront plus fréquentes ! En attendant, p’tit somme en mode clochard au terminal de bus pour reprendre des forces, aidés par une douzaine d’empanadas pour nous rechauffer…

Fanch y Cécile

Ps: Merci pour les nombreux commentaires. Dès que nous aurons une connexion internet illimitée, nous y répondrons avec plaisir!!!
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