"Arica est une ville portuaire du nord du Chili et est connue comme la « ville de l’éternel printemps ». Arica a été le théâtre de l’un des plus célèbres épisodes de la Guerre du Pacifique (1879-1884), la prise du Morro de Arica en 1880. Jusqu’à cette époque, la ville faisait partie du Pérou. Près de la ville se trouve la vallée d’Azapa, une oasis où des légumes et olives d’Azapa sont cultivés. Économiquement, c’est un port important, tandis que son climat doux et très sec ainsi que ses plages ont fait d’Arica une destination touristique populaire. C’est également un centre ferroviaire de communications avec la Bolivie. Arica est aussi connue comme l'endroit habité le plus aride au monde. Entre 1903 et 1916, il n'y a pas eu une goutte de pluie durant 173 mois."
Nous
quittons Iquique en début d’aprèm pour arriver en fin de journée à Arica, toujours sur la côte Pacifique à
250 km plus au nord, non loin de la frontière Péruvienne et à quelques
heures de la Bolivie. De
premier abord cette ville nous parait sans charme et excepté son point de vue,
elle n’a effectivement rien d’exceptionnelle; par contre ses musées s’avèreront
très intéressants. Son atout pour les
voyageurs sont ses plages agréables grâce à son climat chaud parait-il mais venant de
Tahiti on les a ignoré pour nous consacrer à la découverte de la ville et de sa
culture. Il faut savoir qu’ici il pleut en moyenne 0,03 mm par an. Les mois
d’hiver, une épaisse brume recouvre le littoral et forme de la rosée. Les mois
d’été, c’est la fonte des neiges des Andes qui remplit les nappes souterraines
et forme de petites lagunes d’eau douce.
Mais
d’abord… notre hôtel ! Si avec Corentin nous avions essayé de définir le
kitsch, nous affirmons que cet endroit le définit parfaitement !!! En
effet, le hall d’entrée plutôt sombre possède différentes poupées en porcelaine
aux couleurs vives, mais aussi des grenouilles, des chiens, des lampes, des lampes en chiens et j’en
passe. Nous n’aurons malheureusement aucune photo pour illustrer ses propos, la
vieille fille qui tient cet hôtel rodant toujours dans ce couloir. Elle nous
expliqua à notre départ qu’elle ne pouvait pas changer la disposition de cette
entrée car son chien avait perdu la vue et que donc le pauvre animal se
cognerait partout. Moi je dis que pour un chien qui a plus de 40 ans, il se
porte plutôt pas mal mais ce n’est pas
une lanterne ! (Bon j’ai dû
expliquer la blague à mon chéri alors j’espère que vous la
comprendrez !!!). Notre chambre est assez glauque mais au moins on a un
lit matrimonial, cela devait faire un bon 3 mois que Fanch et moi n’avions pas
dormis ensemble !
Le
lendemain nous partons donc à la découverte de la ville. Nous visons le point
de vue, ça grimpe un peu alors pour couper l’ascension nous nous arrêtons au
musée de momies. Enfin au Museo
Colón 10 bâtit sur un ancien cimetière chinchorro (6000 à 2000 av. JC).
C’est en réalisant des travaux de fondation d’un nouveau bâtiment en 2004 que près
de 70 momies furent mises à jour. Donc les travaux furent stoppés, la parcelle
achetée par l’université du coin en 2006 et un musée construit par-dessus pour
observer les momies in situe.
Dans
le secteur 1 (le seul visible pour nous), 48 momies sont étendues sur le
dos les unes à côté des autres, toutes orientées vers le sud. Elles sont
couvertes à l’aide de fibres végétales et de peau d’oiseaux marins. Si la
majeure partie des corps présente un processus de momification naturel (le
froid et le sel sont parfaits pour ca), quelques-uns ont été momifiés
artificiellement. On peut se pencher par exemple sur trois masques de boues
noires peints en rouge sur trois corps d’enfants.
Ce
site, de par sa longue période d’occupation, comporte au moins 3 niveaux de
superposition de corps sur 1m80 de haut. Cette
population ne connaissait pas les technologies de la céramique et de la
métallurgie. Mais elle prospéra des milliers d’années le long de cette côte
aride. Leurs principales ressources venaient de la mer. Sans troupeau de lamas
ou d’alpagas, ils étaient experts dans le tissage des fibres végétales.
C’est
avec des terres colorées, des bois, des argiles et une grande maitrise que les
corps des défunts étaient transformés en êtres éternels et colorés. Les momies
Chinchorro ont souvent les yeux, la bouche et le nez comme si elles étaient
vivantes. La momification des Chinchorro dura sur 3000 ans, il y a eu de 5000 à
3000 av. JC les momies noires et de 2500 à 2000 av. JC les momies rouges. Les
premières momies noires sont donc plus anciennes que les momies égyptiennes.
Les
momies noires : Les organes internes et les muscles des défunts étaient
retirés et leurs squelettes consolidés avec des tiges le long des os attachées
avec des cordes végétales. Ensuite, le tronc et les extrémités étaient
remodelées avec de l’argile grise et souvent recouverts avec la peau du défunt
en question (ou sinon avec de la peau de loup de mer par exemple). Puis ils
reconnectaient la tête au corps et l’ornaient avec un masque et une perruque de
cheveux humains noirs et courts. Pour finir, ils patinaient le corps entier
d’oxyde de manganèse qui donne une couleur noire-bleue brillante.
Les
momies rouges : Cette fois-ci les organes internes et les muscles sont
retirés à l’aide de petites incisions dans les épaules, le ventre, l’aine et
les chevilles. Ils introduisaient ensuite des bois longs pour renforcer le
corps et remplissaient les cavités avec de la terre, de l’argile et des plumes.
Une fois la cervelle enlevée, la tête étaient remplie puis couverte d’une
perruque aux cheveux longs et noirs et peinte avec de l’oxyde de manganèse. Pour
finir, les incisions étaient suturées et les corps (exceptée la tête) peints
avec de l’oxyde ferrique. Ceci donnait une momie au corps rouge et à la tête
noire.
On
reprend notre route vers ce fameux point de vue de la ville. On remarque
effectivement que cette ville est perdue au milieu du désert et l’on aperçoit
au loin, dans le port et sur la plage des centaines et centaines de
pélicans ! En haut de cette
colline, pour surveiller les danses des pélicans, des condors et de petits
rapaces, domine une statue commémorative de la guerre du pacifique.
Le 7 juin
1880, ce sommet Morro fut en effet l’enjeu d’une âpre bataille entre Chiliens
et Péruviens qui s’y étaient retranchés (je crois que c’est de dernier épisode
concernant cette guerre pour moi sur ce blog ;-). On peut voir la
silhouette de cette statue à des km à la ronde.
Pour
se remettre de cette petite marche, on va au marché pour déjeuner. Je trouve
mon bonheur en prenant un empenada (spécialité Chilienne qui est une espèce de
chausson fourré à tout ce qu’on veut) de fruits de mer et un autre aux crevettes/fromage.
Fanch lui, a préféré se faire un bon hot-dog dégeulasse avec des frites ! Pas dégueu mais typique et partie intégrante de la culture
culinaire chilienne…
L’aprèm fut occupée à se rendre au terminal de bus,
qui se trouvait loin du centre, pour prendre nos billets afin de quitter ce
lieu qui ne nous plait pas plus que ça. Nous
partirons donc le lendemain soir pour Le Pérou ! Encore un voyage de nuit
youhou, on adore !
Mais
avant notre départ, il nous reste à visiter le musée San Miguel de Azapa qui
renferme les trésors des anciennes civilisations de la région. Un musée très
complet et très intéressant. En
effet, de nouvelles momies de la culture Chinchorro et une multitude d’objets
et de reconstitutions des modes de vies des cultures Tiwanaku (500 à 1000 ap.
JC) et Inca (1400-1500 ap. JC).
La
suite de la journée nous la passons à essayer de perdre du temps dans les bars
ou autre en attendant l’heure d’avoir un nouveau tampon sur notre
passeport ! C’est l’occasion de
découvrir la bière de la ville, la Ariqueña, elle, en revanche un peu degueu.
Cécile y Fanch