"La civilisation Nazca (ou Nasca) est une culture pré-incaïque du sud du Pérou. Elle est surtout connue pour ses géoglyphes, d’immenses lignes et figures tracées dans le désert proche de la ville actuelle de Nazca, ses aqueducs et par ses céramiques polychromes à motifs zoomorphes.
Nazca est dérivé du nom contemporain de la région où existait cette civilisation, une région semi-désertique située entre la Cordillère des Andes et l'océan Pacifique. Le nom que ce peuple se donnait est perdu."
La route Cuzco-Nazca est un vrai calvaire pour ceux qui ne sont pas à l’aise en transports…Des routes en lacets, qui montent, descendent et tournent et tournent et tournent…Heureusement que pour ce trajet nous avions choisi des sièges en cama cela nous a permis d’être un peu mieux installés dans ce secouage permanent. Toujours pas au mieux de ma forme ce voyage sembla interminable (normal 14h c long), pourtant dès notre arrivée à l’hôtel nous choisissons une excursion pour voir les fameuses lignes du haut de différents miradors.
La personne qui nous vend le tour est assez convainquante « vous allez
voir ceci puis cela et le tout avec de bonnes explications de notre
guide ».
On regrettera ce choix peu de temps
après. Effectivement, la personne qui nous mène aux miradors n’est rien de plus
qu’un chauffeur et qui plus est, les vues n’ont rien d’extraordinaires ;
de plus si j’ai eu une petite phase de mieux à la descente du bus, je ne me
sens de nouveau pas bien. Cela fait maintenant 3 jours et demi que cela dure.
Effectivement l’option mirador n’est
pas conseillée pour admirer les lignes. Seuls deux dessins sont visibles :
les mains et l’arbre. Ce ne sont pas les plus spectaculaires.
Il faut
certainement monter dans un petit avion pour apprécier à leur juste valeur ces
marques de la civilisation Nasca mais c’est cher, ça brasse trop pour Cécile et
perso je n’aime pas l’avion.
En revanche, les dessins de la culture Paracas
sont sympas. On y voit une famille royale, de gauche à droite la reine, le roi
et leurs héritiers. A leur gauche sont alignés leurs serviteurs, de gauche à
droite le servant, le chasseur et le chaman.
La civilisation Paracas date de
800 à 200 av. JC et est donc antérieur à la civilisation Nasca qui s’étend de
250 à 600 ap. JC.
Au retour à l’hôtel, je me couche et
je resterai au lit jusqu’au dimanche soir. J’ai quand même le temps de réaliser
que le changement de paysage avec Cuzco est radical. Terminé les vallées
luxuriantes, nous revoici dans le désert ! Et nous avons vue de la terasse de l'hôtel sur le Cerro Blanco, la plus haute dune de sable d'Amérique du Sud, à 2060m d'altitude.
Le dimanche après-midi, petit tour
au musée Antonini . Tres complet, on y apprend pas mal de chose sur les cultures
Nasca et Cahuachi. Beaucoup d’explications et d’objets. En prime, un joli paon
dans la cour intérieur où se trouvent aussi des reconstitutions d’anciennes
tombes et d’un aqueduc.
Le lundi je me sens enfin renaître à
la vie et tant mieux puisque nous avons prévu une nouvelle excursion. Cette
fois nous monterons à bord d’un drôle de véhicule pour partir à l’assaut des
dunes. Nous commencerons par visiter un site : Cahuachi. Plusieurs pyramides sont regroupées ici sur plusieurs dizaines de km carrés
mais seulement une est totalement mise à jour et restaurée. C’était certainement
un endroit cérémonial et de rendez-vous de diverses cultures puisqu’on y a
trouvé des céramiques et tissus des cultures andines, côtières et forestières.
Puis, en plein milieu du désert, des
ossements par centaines. Nous nous trouvons sur un cimetière ouvert ; les
tombeaux et momies y résidant ont été pillés laissant juste les os. Notre guide
nous explique qu’il y a ici tellement d’ossements et de fragments de poteries
qu’il est impossible de les prendre tous pour les exposer dans les musées.
Cela
nous plonge dans un décor surréaliste… des dunes à pertes de vue avec un soleil
qui nous plombe et tous ses os… et si l’on tourne un peu la tête, on aperçoit
une oasis, une ligne de verdure, d’arbres aux fruits proliférant dans cet
improbable environnement.
Nous voici reparti cette fois pour le
but ultime de cet après-midi : le sandboard ! Mais avant de s’élancer
du haut des dunes sur nos vieilles planches en bois nous avons le droit à une
séquence frisson digne des meilleurs manèges de notre jeunesse. Notre
guide/chauffeur se fait plaisir en roulant vite dans les montées et les
descentes et en prenant des virages serrés pour notre plus grand bonheur.
Le sandboard, lui s’avèrera décevant
puisque nous sommes équipés de vieilles planches en bois avec des attaches peu
fiables qui ne permettent pas à quelqu’un d’inexpérimenté comme moi de tester
le plaisir de la glisse en position vertical. C’était très frustrant
de ressentir des prémices de glisse sans pouvoir en profiter à fond. Impossible
de tourner ! Je pense que c’est la planche plus que le terrain. A refaire donc
les pieds fixés à une vraie planche, pas debout sur un morceau de contre-plaqué
sans quart et des attaches qui n’attachaient rien.
C’est donc en
étant allongée que j’aurai le bonheur de dévaler les pentes. Apres quelques
essais debout c’est allongé moi aussi que je m’adonne dans les dunes. Et j’en
profite pour pulvériser le record de distance… de quelques cm seulement en fait
(tout est dans le fartage, pas besoin d’être le plus lourd).
Si cela
donne de bonnes sensations à la 1ere descente, la remontée à pied nous lasse
rapidement de ce petit jeu. Je jette l’éponge après ma 5ème
remontée.
Au retour, nous nous arrêterons aux
aqueducs de Cantalloc où la faible luminosité nous empêchera d’apprécier
pleinement cette impressionnante architecture. Ici, il ne pleut
pas, du moins presque pas. Alors la civilisation nasca a construit des aqueducs
dans tous les sens pour ravitailler la ville en eau, la collectant à des
centaines de km plus loin au pied des chaines montagneuses andines. Et ils sont
toujours en place et utilisés aujourd’hui.
Ce fut une excellente journée que
l’on recommande à nos amis voyageurs car cette expédition n’est pas proposée
par les guides de tourisme.
Nous profiterons de la journée de
mardi pour essayer de rattraper notre retard sur notre blog puis le soir Fanch
alla au Planetario assisté à une conférence donnée sur les lignes et leur
rapport avec les constellations.
Ces lignes de Nasca sont pour la plupart
rectilignes, seul un faible pourcentage d’entre-elles représentent des animaux
ou des formes géométriques (spirales, trapèzes, ect.). Elles sont soient
creusées dans le sol de 10 à 30 cm de profondeur, soit formées en en dégageant le sol clair des roches sombres qui sont empilées pour les contours. Ce qui est exeptionel c'est que l'érosion ne les altèrent pas.
Pourquoi ces lignes en deux mots ?
No sé. Enfin personne ne sait. Maria Reiche, née en Allemagne le 15 mai 1903 et
décédée en 1998 à Nasca consacra la majeure partie de sa vie à l'étude
archéologique et à la préservation des géoglyphes nazcas que l'on trouve au
Pérou. Selon ses recherches et expériences, elle émit l'hypothèse que les
géoglyphes avaient une fonction astronomique liée à l'agriculture.
En effet
certaines lignes pointent sur le levé et le couché du soleil aux solstices d’été
et d’hiver. Elle fit aussi une analogie entre le géoglyphe de l’araignée et la
constellation d’Orion, et du singe avec la grande ourse et d’autres amas d’étoiles.
Une autre hypothèse de poids est que ces lignes désignaient des sources d’eau puisque
si on prolonge leurs tracés plus de 30% d’entre eux arrivent sur des points d’eau
(très importants dans ce cadre de vie désertique). D’autres pensent que cette
partie du désert était un lieu de rendez-vous religieux de différentes familles
et que chacune a tracé son emblème, et que les lignes étaient tout simplement
des chemins pour s’y rendre ou bien des chemins chorégraphiques servant de prières.
L’astronomie, l’eau et la religion
sont les hypothèses les plus soutenues par les archéologues pour expliquer ces
fameuses lignes mais certaines autres personnes affirment qu’elles ont une
origine extraterrestre…
Apres ces explications sur les
lignes dans le planétarium, on a eu droit à quelques explications en plein air
sur le ciel de l’hémisphère sud. Je sais reconnaitre maintenant la croix du sud
et par la même occasion situer les pôles, retrouver la constellation du
scorpion avec son cœur Antares et la grande ourse (située sur l’horizon dans
cet hémisphère).
Cerise sur le gâteau, on put chacun notre tour observer
quelques minutes la planète mars, la planète saturne et deux de ces nombreux
satellites et enfin notre propre satellite la lune. Incroyable, je ne pensais
pas voir un jour aussi bien les anneaux de Saturne et les reliefs lunaires.
Super soirée.
Un séjour dans cette ville placé sous
le soleil mais il est déjà temps pour nous de rouler vers de nouvelles
aventures !
Fanch
y Cécile
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