"Potosí est une ville de Bolivie et la capitale du département de Potosí. Son nom vient du quechua Potojsi qui signifie « tonnerre ». Elle se trouve à une altitude de 4 070 m et est la ville la plus haute du monde de plus de 100000 habitants. Elle est construite au pied du Cerro Rico (« Montagne riche »), une montagne de minerai d'argent qui domine la ville de ses 4 824 m. La vieille ville fait partie de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
L'argent était extrait par le travail forcé des Indiens, institué par Francisco de Toledo au travers d'une transformation de l'institution inca de la mita. La ville devient rapidement la ville la plus peuplée d'Amérique derrière Mexico, avec au moins 200 000 habitants. Cependant, des millions d'Indiens meurent à cause de problèmes respiratoires dus à la poussière dans les mines ou encore lorsqu'ils restent bloqués dans celles-ci après un éboulement. On dit que la quantité d'argent extraite des mines de Potosi suffirait à construire un pont au-dessus de l'Atlantique pour relier Potosì à la péninsule Ibérique, mais les ossements de mineurs morts dans des accidents y suffiraient également.
Après 1800, l'argent se fait rare, et l'étain devient la première ressource. La ville entame son déclin économique. Aujourd'hui, bien que déclarées épuisées, les mines sont toujours exploitées artisanalement par les habitants, dans des conditions de sécurité toujours désastreuses pour les mineurs."
Dès notre arrivée de la Isla del
Sol nous avons pris un bus direction Potosi, la ville de plus de 100 000
habitants la plus haute du monde ; elle culmine à 4090 m !!! Autant
dire que mes problèmes de respiration ne s’arrangent pas ! On arrive à 6h du
mat’ après un bon voyage dans un vraie bus cama (c’est-à-dire que le siège
s’inclinait presque totalement), vraiment confortable et oh ! Comble du
miracle….des toilettes à bord !!! Bon, certes il fallait encore escalader
par-dessus des sacs et essayer de ne pas écraser les bébés couchés dans
l’allée ; le trajet jusqu’au toilette en pleine nuit s’avérait une fois de
plus une opération périlleuse !
C’est donc à peu près reposé que
nous arrivons dans cette ville inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. Nous
prenons un hôtel supposé être dans les bons marchés sur le Routard mais qui
s’avère être un peu au dessus de nos moyen mais à cette heure-ci nous
choisissons un peu la facilité et n’allons pas courir à la recherche d’un autre
hôtel. Une fois nos affaires posées,
nous nous renseignons auprès de l’hôtel pour avoir le nom de bonnes agences qui
nous ferons visiter les mines, but de notre séjour dans cette ville. La suite du dimanche sera un peu
de repos et écriture du blog ; nous profiterons du grand salon dont
dispose l’hôtel.
Le lendemain, direction le cerro
rico, qui veut dire la « colline riche » et la visite d’une mine.
L’exploitation de la mine se fait par différentes coopératives, qui paient un impôt pour exploiter une partie de la mine. Ce
sont des mineurs retraités qui ont mis ce système en place lorsque l’état a
fermé les exploitations. Avant, l’état fournissait tout le matériel nécessaire
aux mineurs, maintenant ils doivent en acheter la totalité eux-mêmes. Ceci
comprend les tenues, gants, casques, chaussures, feuille de coca, dynamite,
etc. Les travailleurs indépendants utilisent la barra mine, les travailleurs en
coopératives le marteau piqueur. Nous en
visiterons une petite qui compte que 100 mineurs, en tout ils sont 15000 à
descendre dans des couloirs étroits pour extraire de l’étain (principalement) ; la
Bolivie en étant le plus grand producteur du monde. Il y a également dans cette montagne de l’argent, de l’or et
en quantité moindre du cuivre. A l’époque des colons espagnols seulement l’argent et l’or
étaient extraits, depuis les extractions dépendent des cours boursiers. On dénombre environ 200 mines dans le cerro rico. Environ 17 couloirs séparés par 30 m de hauteur… soit le
couloir le plus profond à 510 m sous terre environ. Le mineur descend dans la mine quand il veut, chacun est
responsable de sa production. Mais tous n’ont pas le même traitement ; celui
qui martèle la paroi au fond d’une galerie est mieux payé que celui qui remonte
les brouettes à l’extérieur. Les mineurs
gagnent très bien par rapport aux autres métiers, l’équivalent d’un salaire
mensuel moyen en une semaine.
On est équipé de combinaison, de
casque et de lampes (enfin pour ceux qui ont la chance d’en avoir une qui
fonctionne !). La tradition est d’acheter
quelques présents pour les mineurs rencontrés dans la mine. Au choix :
feuille de coca, alcool à 96°, alcool de menthe à 26°, cigarettes de tabac pur,
bâton de dynamite et détonateur, sulfate d’ammonium, jus de fruits… Et nous commençons
notre visite…on est vite dans l’obscurité, on avance en se baissant, en évitant
les câbles électriques (des ampoules sont
installées aux endroits refuge où attendent les mineurs jusqu’à 3 ou 4h que la
poussière retombe après une explosion), d’air
ou d’eau (très haute pression, les compresseurs
eux sont toujours à l’extérieur). J’avais une
petite appréhension avant d’entrée dans les profondeurs de la montagne…comme je
respire mal depuis quelques temps déjà, j’avais peur d’être asphyxier car il
n’est vraiment pas facile de respirer dans ce milieu entre la poussière et les
odeurs de souffre… Nous collons bien notre guide car on aurait facilement fait
de se perdre dans ca labyrinthe et dans le noir, on est vite désorienter ! Elle nous demande de ne pas respirer durant un
moment, pour traverser un couloir où flotte dans l’air de l’amiante… elle
s’équipe d’un masque, mais a priori rien de prévu pour nous autres touristes… Malheureusement pour nous, les mineurs avaient dû se
passer le mot pour ne pas travailler en ce lundi matin et l’activité de la mine
était quasi nulle. Nous avons pu observer tout
de même des mineurs poussés un wagon, un autre marteler une paroi au marteau
piqueur accessible seulement en rampant,
un autre préparer des échantillons de roches pour des analyses en surface, et d’autres
préparer des trous dans une paroi pour y loger en fin de journée une trentaine
de bâton de dynamite. La plupart travaillent 8 h par jour, mais étant payés à
la quantité de minéraux extraite, certains peuvent travailler jusqu’à 24h
d’affilées. En plus de toutes les tâches nécessaires pour préparer l’extraction
en elle-même (préparer l’explosion de la paroi, attente après l’explosion à la
dynamite ou au sulfate d’ammonium si la roche est très dur, cassage des blocs
en plus petits, remonter ces blocs dans des paniers à la manivelle, charger les
wagons puis les pousser jusqu’à l’extérieure de la mine), le bardage,
l’acheminement des câbles électriques, des canalisations d’eau et d’air, il ne
faut pas oublier le temps passer à partager des offrandes avec le Tio. En
effet, c’est lui qui protège les mineurs et décide de la qualité et de la
quantité des extractions. Ce n’est autre que le diable. Son nom vient d’une
mauvaise prononciation des mineurs à l’époque des colons espagnols, qui leur
parlaient d’un dieu du mal pour les effrayer et les forcer à travailler. Dieu est devenu Tio. Ils partagent avec lui
quelques goulées d’alcool à 96°, une
cigarette et des feuilles de coca. Une fois par an, en mars, toute la famille
du mineur descend dans la mine pour honorer el Tio et décorer son antre. Chaque coopérative
possède son propre endroit pour le vénérer dans la mine. Pour cette visite nous étions entre
« Français », c’est la 1ere fois que nous choisissions un guide qui
parle notre langue maternelle ! Ce qui fait qu’après notre petite
excursion, nous sommes allés déjeuner tous ensemble ! On était tous d’accord sur un point : qu’es-ce que nos
travails respectifs sont cools !!!
Pour notre après-midi, nous
avions décidé d’aller au musée de la moneda, malheureusement il était fermé le
lundi, changement de plan, nous irons voir un film au ciné en 3D. J’avoue ne
pas avoir trop compris les dialogues mais vu le film hautement intellectuel que
nous avions choisi il était suffisant de se contenter des images ! Attends ce n’est pas vrai, les héros de Marvel ont tous une
personnalité et une sensibilité très riches ! En tout cas ce fut très divertissant et cela nous a fait
du bien de retrouvé les salles obscures même si la 1ere demi-heure fut très
très bruyante. Les boliviens continuaient leurs conversations et les enfants criaient mais ils se sont vite
tus absorbés par le film ; d’ailleurs ils sont très bon public car ils
rigolaient à chaque blague des acteurs (que je ne comprenais pas
évidemment) ! Sacré Stark ! Mon
premier film en 3D digne de ce nom (j’avais vu tintin avant de partir mais on
ne peut pas dire que sa 3D était très impressionnante) !!!
Nous repartîmes le lendemain pour
de nouvelles aventures.
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