Nous avons gagné deux nouveaux
tampons sur nos passeports et passés la frontière Chili-Argentine. Ayant
voyagés de jour, nous avons pu observer à travers la vitre du bus les paysages
de patagonie du Sud, de grandes étendues de plusieurs centaines de kilomètres
pratiquement désertiques. De la terre, des cailloux, quelques touffes d’herbes
jaunies, qq buissons plus foncés et au loin de longs plateaux bas et longs
mettent un peu de relief. Nous avons pu observer ainsi nos premiers Nandus (nom
chilien), appelés Chiquoe en Argentine (et Emeus en France). Des piquets de
chaque bord de la route délimite les immenses propriétés des estancias et leurs
bétails (vaches et moutons essentiellement).
Une fois arrivés sur El Calafate,
deux missions nous attendaient. La première était de trouver un camping pour
dormir, la seconde de trouver un ténédor libre pour se gaver de viandes.
Missions réussies. Quel bonheur quand je me suis assis à table, avec vue sur
les assodores, 3 agneaux embrochés avec des fers en croix et lentement grillés
au feu de bois. Une première assiette de quatre bons morceaux d’agneaux, lui
succéda une deuxième assiette de deux steaks de vache et deux saucisses, puis
une troisième assiette avec trois morceaux de poulet et un boudin, et pour
finir une quatrième avec deux steaks et une saucisse. Pour faire passer tout
ça, crudités et salades à volonté, et une très bonne bouteille de Malbec 2011.
Après plusieurs jours de pattes au bouillon et de soupes lyophilisées, je
m’endormais depuis quelques soirs en imaginant toute cette viande grillée à
point et succulente. Nous sommes sortis de table, repus et satisfaits. Spéciale dédicace aux M (les darus, kiki et Flo, et Neurone ;-) qui nous ont permis de nous en mettre plein la panse !!! Je n’en ai pas rêvé mais j’avoue l’avoir fortement
apprécié enfin j’ai surtout apprécié le fait de manger à ma faim ! El
Calafate doit son nom à un arbuste à fleurs jaunes et baies noires proche de la
myrtille dont ils vendent des confitures et liqueurs que nous n’avons pas eu
l’occasion de goûter. Z’avez vu, moi aussi j’en sais des choses !!!
Le lendemain matin, direction le
parc national des glaciers, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, pour
admirer le glacier Perito Moreno. Pour la petite anecdote, il porte le nom d’un
explorateur Argentin, Francesco Moreno, qui n’a pourtant jamais vu ce glacier.
Le Perito Moreno est le seul glacier de la région à continuer à avancer jusqu’à 3m/j. La glace se forme en haut des montagnes, à 2000m d’altitude, puis descend
peu à peu en épousant les reliefs des versants, ce qui explique les nombreux
pics acérés et cassés. L’eau qui s’écoule en permanence sous le glacier
contribue à son déplacement. Il grince, craque, gronde, résonne, le moindre
morceau de glace s’effondre avec fracas. Le bruit se répercute à l’infini
contre les montagnes tout autour. La glace tombée forme un petit iceberg qui
part à la dérive et le glacier reprend son grincement ronronnant. Lorsque le
pan de glace est important, il peut en tombant dans l’eau provoqué des vagues
qui submergent les rives de plusieurs dizaines de mètres.
La glace des glaciers est tellement
vieille et dense qu’elle donne une couleur bleue turquoise au lac. Je suis sûr
que vous vous demandez pourquoi ! Et bien c’est simple, pas compactée la
glace laisse filler les bulles d’air où les grandes longueurs d’ondes de la
lumière se glissent et restent donc blanche. En revanche, dans la glace
compactée, seuls les rayons bleus d’onde courte passent et donnent cette teinte
bleuté. Qu’il est savant mon homme, il
m’impressionne !
J’étais venu en 2005 au même
endroit, avec mon pote Tom, qui hélas nous a quitté il y a presqu’un an. Ce
retour en Argentine me rappelle les bons moments passés en sa compagnie et bien
sûr il me manque. Je lui dédicace ce retour et pense fort à lui. Le Perito
Moreno a bien changé depuis ma première visite. Le glacier est observable
seulement à partir de pontons métalliques, qui subissent les allés et venues
des touristes en masse. Mais il n’a rien perdu de son éclat et de sa puissance,
et c’est toujours un moment exceptionnel lorsqu’un bout se détache dans un
grondement du tonnerre…
C’est impressionnant de voir un
glacier à si faible altitude ! On
ne peut que rester coi devant tant de splendeur. De voir ce glacier encaissé
dans les montagnes sans neige ajoute une dimension surnaturelle au paysage.
Je ne me souvenais pas d’avoir
gouté à la bière locale la première fois. Donc avec Cécile, nous avons pris une
Sholken Roja et une Sholken Rubia. La Roja est trop fuité pour moi, la Rubia
bonne mais sans plus. Il existe aussi la Sholken Negra, mais nous ne
l’avons pas testée. Pas fan de cette bière, je
préfère largement le vin Malbec.
Un petit mot sur le climat….Pour
ceux qui me connaissent, depuis qu’on est en Patagonie, je me les pèle !!!
J’avais oublié ce que c’est que d’avoir froid et de ne pas réussir à se
réchauffer et ça ne me manquait pas du tout. J’ai 2 pulls, un blouson de
ski, une écharpe, un bonnet et des gants…fini de se balader en maillot de bain
snif snif…Quand aux nuits, n’en parlons pas…Y’a que Fanch qui est heureux de
trouver de la fraicheur ! En remontant l’Argentine je devrai retrouver un
peu de chaleur et ce n’est pas pour me déplaire. Mais comme dit Fanch, c’est le
prix à payer pour avoir la chance de faire ce que l’on fait ! Mais j'avoue que m'assoir sur une cuvette froide n'enchante pas mes petites fesses!
Cécile y Fanch